CULTE DE PÂQUES 2021 "L'évangile se met à courir"

(Psaume 116)

1J’aime... car le SEIGNEUR entend ma voix, mes supplications ;2car il a tendu son oreille vers

moi ; je l’invoquerai toute ma vie !

3Les liens de la mort m’avaient enserré, et les angoisses du séjour des morts m’avaient atteint  :
 

j’avais atteint le fond de la détresse et du chagrin !
 

4 Mais j’invoquai le nom du SEIGNEUR :

S’il te plaît, SEIGNEUR, sauve-moi   5  Le SEIGNEUR est clément et juste,notre Dieu est

compatissant ;6le SEIGNEUR garde les naïfs ;
 

j’étais affaibli...
 

et il m’a sauvé.


 

Oui louons le Seigneur, frères et soeurs, recevons la grâce et la paix qu'il nous donne,

reconnaissons nous   les uns les autres en nous saluant :

le Christ est ressuscité, annonçons nous cette bonne nouvelle

Vous, vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du

baptême que Jean a proclamé : 38 comment Dieu a conféré une onction d’Esprit saint et de puissance à

Jésus  de Nazareth qui, là où il passait, faisait du bien et guérissait tous ceux qui étaient opprimés par le

diviseur ;

car Dieu était avec lui !

...

Tous les prophètes lui rendent ce témoignage :

quiconque met sa foi en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.

Seigneur, nous te remercions de nous avoir réunis en ta présence, pour nous révéler ton amour .

Fais taire en nous toute autre voix que la tienne.

Ouvre, par ton Esprit, nos esprits et nos cœurs à ta vérité. Au nom de Jésus-Christ.

Amen

ACTES 10

39 Nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.

Celui qu’ils ont supprimé en le pendant au bois,

40  Dieu l’a réveillé le troisième jour ;

il lui a donné de se manifester


 

MARC 16
1 Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates, pour

venir l’embaumer.

2Le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau de bon matin, au lever du soleil.

3Elles disaient entre elles : Qui roulera pour nous la pierre de l’entrée du tombeau ?

4Levant les yeux, elles voient que la pierre, qui était très grande, a été roulée.

5 En entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche ;

elles furent effrayées.

6 Il leur dit : Ne vous effrayez pas ; vous cherchez Jésus le Nazaréen, le crucifié ; il s’est réveillé, il n’est pas ici ;

voici le lieu où on l’avait mis.

7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée :

c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.

8 Elles sortirent du tombeau et s’enfuirent tremblantes et stupéfaites.

Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

On y va tous. Au Sheol. Le Sheol, c'est un mot hébreu qui désigne la tombe commune de l'humanité. C'est situé au milieu des colonnes de la terre qui sont plantées au milieu de l'océan, enfin, du moins d'après la représentation du cosmos dans le proche orient ancien. Mais qu'importe, c'est là où tout le monde va.

Ce n'est pas très gai. Je veux dire comme endroit.

D'après l’ecclésiaste, on s'y ennuie. Il n'y a rien à faire, à connaître, à projeter, à croire.

C'est le pays de l'oubli. On y est oublié. Et on y oublie.

" Car celui qui meurt n'a plus ton souvenir; Qui te louera dans le séjour des morts?" confirme un psalmiste.

Tout le monde y va- les justes comme les injustes, et certains appellent ça une justice. Ce qui est discutable. Si tout le monde est condamné à la même peine, à quoi sert il de faire des efforts de moralité et de sagesse ? Vieille question, que l'injuste qui ricane, pille tue abuse et exploite par métier ne se pose pas. Tout ça jusqu'au retour à la poussière. Certains appellent ça de poussière d'étoiles, mais bibliquement c'est juste de la poussière de terre.

Certains comme Job, malgré le dramatique ennui qui caractérise cet endroit, malgré l'oubli qui est sa matrice, trouvent le shéol, oui, désirable ,... du moins par rapport à la vie humaine...

chapitre 3
11Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles? 12Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des seins pour m'allaiter? 13Je serais couché maintenant, je serais tranquille, Je dormirais, je reposerais, 14Avec les rois et les grands de la terre, Qui se bâtirent des mausolées, 15Avec les princes qui avaient de l'or, Et qui remplirent d'argent leurs demeures. 16Ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché, Comme des enfants qui n'ont pas vu la lumière. 17Là ne s'agitent plus les méchants, Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force; 18Les captifs sont tous en paix, Ils n'entendent pas la voix de l'oppresseur; 19Le petit et le grand sont là, Et l'esclave n'est plus soumis à son maître.

Enfin. Certes, plus aucune liberté ou de fraternité, mais une belle égalité.

Oui les anciens hébreux ne croyaient pas à une vie réelle après la mort. Cette croyance seraient venue par l'intermédiaire des égyptiens, et puis les pharisiens y ont été sensibles, eux qui utilisaient une liste de livres bibliques qui ressemblent à la nôtre, incluant des prophètes " récents" , dont Daniel " Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront " . On dira donc que YHWH devenu théologiquement à la fois tout puissant et seul , est devenu capable d'aller visiter ce shéol et d'y relever les justes qui dormaient.

C'en est donc fini de toute cette poésie de l'ennui et du spleen.

Les pharisiens, Jésus partageaient cette croyance à la résurrection des corps. Mais ceux qu'on appelaient les sadducéens continuaient à ne pas y succomber Eux, il n'utilisaient que ce qu'on appelle le pentateuque, les 5 premiers livres de la Bible, où justement, il n'est aucunement question d'être relevé d'entre les morts.

Ces prêtres du Temple étaient les vestiges d'un temps où oui, on pouvait avoir la foi, sans croire à une vie après la vie ! C

Combien de fois ai je entendu dans mon travail des gens qui m'expliquaient qu'ils ne croyaient pas en Dieu parce qu'ils n'avaient pas besoin d'une vie après la mort - contrairement à toi, petit croyant, qui a besoin d'une assurance vie éternelle! Et mon métier était de répliquer qu'à part quelques prophètes, personne n'y croit dans l'ancien testament, qui a pourtant fourni les plus grandes figures de croyants de tous les temps.

Et vous, vous y croyez ? On m'a encore posé la question cette semaine. Et ça tombe bien puisque c'était la semaine sainte et qu'il y est louable de poser ou de se poser ce genre de questions, plutôt que d'affirmer comme l'a fait hier un journaliste de France Culture à 9H du matin " En théorie, la star du WE de Pâques, c'est le chocolat".

Du coup, on va dire qu'en pratique, c'est Jésus. Bref.

Ce texte de Marc tombe bien car il fournit un cadre inattendu de réponse à la question d'être un pharisien ou un sadducéen et autour de la problématique de l'assurance vie.

Venons en donc à nos femmes du jour, Marie Madeleine, Marie mère de Jacques, et Salomé. Des femmes oui, qui s'occupent de l'humain quand il arrive, prend sa première inspiration -on lui espère beaucoup d'autres inspirations - des femmes , oui qui s'occupent aussi de l'humain après qu'il a poussé sa dernière expiration. De bon matin, ce n'est pas vers le Sheol général qu'elles se dirigent mais vers un tombeau particulier , celui que Joseph d'arimatée avait acheté , comme on le lit au chapitre précédent de Marc :

46. Ayant acheté un linceul, il le descendit, l'enveloppa dans le linceul, le déposa dans un tombeau qui avait été taillé dans le roc, et il roula une pierre à l'entrée du tombeau.

La pierre est roulée. Elles entrent et voient un jeune homme. Elles ont peur.

Ce serait la conclusion de de l'évangile de Marc, le plus ancien des évangiles.

Mais de quoi ont-elle peur ? Enfin ?

Quelqu'un leur parle, leur donne des informations. Mais quel rôle joue t il ? D' un ange? Marc ne le dit pas.Il aurait pu le dire. Mais il dit "jeune homme". Pas un homme jeune comme était Jésus mais un jeune homme.

Un jeune homme. Des femmes.

On dirait ce jour là que tous ceux qui comptent, les vrais disciples, les vrais hommes, et aussi les hommes vieux, ne sont pas là. On dirait que tout ce monde présumé important a disparu.

Et si on était mortes, si c'était ça la mort ? Cela expliquerait pourquoi le tombeau est vide. Quand on est mort, forcément , les tombeaux sont vides, puisqu'on est de l'autre côté.

Peur de quoi ?

Peur de se retrouver de l'autre côté sans même s'en être aperçu ?

Elles vivent un moment complètement décalé . Un moment où tout ce qui était important avant, est maintenant devenu des ombres. Tout ça n'existe plus.

Elles étaient des disciples - des disciples cachés évidemment, car elles étaient des femmes. Elles ont changé de nature .Elles sont devenues des disciples non plus des paroles et des actions de leur Rabbi et les suiveuses des disciples mâles, mais les premières apôtres de la bonne nouvelle du tombeau vide. Si ce jeune homme n'était pas un ange. Elles, elles sont devenues des anges, littéralement des messagères, les premières messagères de l'évangile vivant.

Il n'y avait rien, elles n'ont rien vu. Le tombeau qui est vide. Des questions se posent. L'a t-on enlevé du tombeau ? Et s'il n'était pas mort sur la croix ? Et s'il avait fait semblant....et si et si... mais si les questions se posent, elle se posent sur rien, comme un personnage de cartoon qui réalise trop tard.

Car l'évangile commence à courir. La mort n'a pas eu le dernier mot car le dernier mot, c'est la peur. La peur de ce qui nait - l'évangile commence à courir. Ces femmes croient à la vie après la mort. Parce qu'après, elles y sont.

Vous vouliez une réponse à la question de la vie après la mort . Relisez Marc, chapitre 16, 1 à 8.

La bonne nouvelle de Dieu, malgré tous les efforts de tout le monde n'a pas été enterrée longtemps.

Ensuite, vous pouvez vous poser , comme ces femmes avant qu'elles basculent, cette question " qui nous roulera la pierre".

Encore une pierre ? Celle ci n'avait -elle pas été déjà roulée ? Non pas celle ci, mais la pierre qui obstrue encore nos tombeaux: les tombeaux de nos espérances ou même nos micro espoirs, la pierre qui obstrue un avenir quelconque. La pierre qui enferme l'église du christ dans une définition d'elle même à laquelle de moins en moins de gens adhère- contrairement aux premiers temps du monde d'après de l'époque : La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme. Personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. .

Et aussi.

Qui roulera la pierre du tombeau où nous mêmes nous nous sommes enterrés - déjà, en fait, précocement - enterrés dans une attitude, une fonction, un caractère, une ligne de conduite er même une expression du visage, jamais remise en question...cette pierre qui condamne toute ouverture à un changement, qui nous la roulera ?

Mais c'est la bonne question justement. Qui nous la roulera ?

Et non pas: On n'y arrivera jamais !

Oui, qui nous la roulera.

Peut-être qu'à Pâques, c'est le moment de nous la poser cette question "positive" . Qui sera capable d'ouvrir ce tombeau, pour en libérer ce qui n'y aurait jamais dû être déposé, comme notre espérance, notre joie, notre envie de vivre, notre humour, notre fantaisie, notre imagination, notre force, notre reconnaissance pour cette extraordinaire expérience que constitue le fait même de vivre, notre amour, notre confiance.

Qui ? Ce mot, c'est une prière. Une prière à un inconnu peut-être, mais avec de l'espoir "qui nous roulera": parce qu'elle sera roulée, cette pierre tombale.

Il y a surement quelqu'un qui va finir par l'entendre cette question. Qui va rouler cette damnée pierre pour que de ce tombeau soit délivré tout ce que nous y avons prématurément enterré.

AMEN

Je crois en Dieu,

Le Dieu des credo, et en toutes leurs vérités,
Mais surtout, je crois en un Dieu qui ressuscite de la mort de la loi

pour devenir une part de ma vie.

Je crois en un Dieu qui accompagne de tout près

chaque pas de mon chemin sur cette terre

Derrière moi souvent,

il voit mes erreurs et souffre à cause d'elles

D'autres fois il est à mes côtés,

il me parle et m'enseigne ;

 

D'autres fois il est devant moi,

il me guide et marque pour moi le rythme de la marche

La fidélité et la loyauté se rencontrent,la justice et la paix s’embrassent ;

la loyauté germe de la terre, et la justice se penche du ciel.

Le SEIGNEUR aussi donnera le bonheur, et notre terre donnera ses produits.

La justice marchera devant lui et marquera ses pas sur le chemin

Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps, de toute manière.


Le Seigneur est avec vous tous.
 

NOTRE PÈRE