ENTRÉE MUSICALE
SALUTATION ANNONCE DE LA GRÂCE
La grâce et la paix vous sont données de la part
de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre sauveur.
Réjouissons-nous
car Dieu n’est pas un inconnu, dominateur, éternel indifférent au monde qu’il a créé. Au contraire, Il s’y fait connaître, Il y fait retentir sa parole.
Réjouissons-nous...
Cette parole n’est pas un immuable message. Mais elle est un homme de Palestine
venu il y a plus de 2000 ans.
Réjouissons-nous...
Cet homme n’est pas un pieux souvenir à embaumer et à vénérer. Il est mort et il a été ressuscité. Aujourd’hui, il est vivant
Père, tu bénis ce temps de culte.
Donne-nous de nous réjouir de ta présence parmi nous, d’être disponible à l’Évangile,
d’accueillir ton Saint-Esprit
et de rencontrer Jésus-Christ
CHANT DU PSAUME 89
LOUANGE
Malgré nos peines et nos fautes,
au milieu de nos peines et de nos fautes,
nous savons que tu es un Dieu que l’on ne peut qu’admirer, chanter et aimer en Jésus-Christ.
Pour le monde si fragile mais si beau,
pour la vie si menacée mais si belle,
pour cet immense univers où s’épanouira ton Royaume, nous te louons.
Pour ce jour qui nous redit la Résurrection, pour ton Eglise qui nous rassemble,
nous te louons.
Pour ton Évangile,
pour notre baptême,
pour ta volonté de te servir de nous, pour la promesse de ton éternité, nous te louons.
Et parce que nous pouvons t’aimer et nous aimer sur la terre,
au nom de l’amour du Christ,
en paix et avec joie,
Père, nous te louons
CHANT DU 41 28
PRIÈRE DE CONVERSION ET ANNONCE DU PARDON
Si nous avons voulu vivre dans l’indifférence, fuir le combat, nous épargner tout effort, alors que tu nous voulais au fort de la lutte, pardonne-nous
“A celui qui a soif, dit Dieu,
je donnerai de l’eau de la source de vie et je la donnerai gratuitement”.
Dans notre monde où tout s’achète et tout se vend, où l’homme s’étonne et suspecte
lorsqu’il reçoit gratuitement,
j’annonce aujourd’hui l’Évangile de Jésus-Christ, qui nous délivre de nos servitudes,
de nos fatalités, de nos craintes
et nous appelle à une vie nouvelle.
Que Dieu nous mette au coeur l’assurance de son pardon et qu’Il nous donne de marcher vers son Royaume
MUSIQUE
PRIÈRE D'ILLUMINATION ET LECTURE
Tu sais combien nous nous esquivons lorsque ton Évangile se fait précis, Combien nous interprétons
lorsqu’il nous interpelle trop, Combien nous oublions
lorsqu’il se fait dérangeant.
Et pourtant, nous revoici aujourd'hui
à l’écoute de ce que nous disent les Écritures
Première de Jean 5, 1-9
1 Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime celui qui fait naître aime aussi celui qui est né de lui. 2 A ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu : quand nous aimons Dieu et que nous agissons selon ses commandements. 3 Car l’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements. Et ses commandements ne sont pas un fardeau, 4 parce que tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi. 5 Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? 6 C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l’eau et le sang ; non pas avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang ; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la vérité. 7 Car il y en a trois qui rendent témoignage : 8 l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois sont d’accord. 9 Si nous recevons le témoignage des humains, le témoignage de Dieu est plus grand ; car le témoignage de Dieu, c’est qu’il rend témoignage à son Fils. 10Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui n’a pas foi en Dieu fait de lui un menteur, puisqu’il n’a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu a rendu à son Fils.11 Ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est en son Fils. 12Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie
PRÉDICATION, par Robert Philipoussi
À la première audition, ce texte ne sonne-t-il pas un peu... ésotérique?
Et du coup, la première question qui vient à l'esprit est : ce texte sonnait-il autant ésotérique aux oreilles de ceux et celles qui l'écoutaient, à l'époque, autour du début du deuxième siècle de notre ère ? Ceux et celles qui écoutaient ou lisaient ce sermon qui constitue la première lettre de Jean étaient-ils comme nous, légèrement perdus ?
La réponse est oui, peut-être certains, mais pas certains autres.
Il faut aller plus loin. Et analyser comment le discours chrétien dès son origine a très bien su se mouler, se loger dans les formes ambiantes des discours qui l'entouraient, et les imiter.
Pour le cas qui nous occupe, à l'époque de la diffusion de l'évangile de Jean, et des lettres qui font partie de la même école - comme celle-ci, dont l'auteur se présente comme "l'Ancien" - sans doute pour bien planter le décor...on verra...- commençait tout doucement à se développer une idéologie esotérique, qui avait pour nom "la gnose" - ce qui veut dire "la connaissance". En étant assez rudimentaire - car ce mouvement, qui atteindra son apogée au cours du 2eme siècle était assez diversifié - on peut malgré tout rappeler ses caractérisques reconnues: détestation du Monde, qui est censé être le lieu créé par un dieu inférieur lequel sera assimilé par les gnostiques chrétiens à YHWH. Ce qui en poussera certains à rejeter l'ensemble des textes de l'ancien testament. Et pour l'anecdote, c'est en partie à cause d'eux qu'on emploie encore l'expression "nouveau testament" et du coup avec la tentation de réduire l'ensemble de la Bible hébraïque à quelque chose d'"ancien" dans le sens dépassé.
L'"Ancien" qui écrit cette lettre ne semble pas partager ce "nouveau" point de vue.
Pour la gnose chrétienne, Jésus est l'incarnation...mais du Dieu au dessus, au dessus de YHWH, l'être parfait, dont la connaissance qu'on aurait de lui permettrait de se libérer de l'affreuse matérialité, de la chair et de la poussière, pour rejoindre une lumière qui jamais n'aurait dû être corrompue.
Dès le deuxième siècle ce mouvement a été qualifié d'hérétique et officiellement réfuté dans des textes de certains qu'on appelent "pères de l''Église". Leurs réfutations nous permettent d'ailleurs d'avoir les citations de ces gnostiques.
Certains évangiles, comme celui de Thomas, ou celui de Juda, dont les influences étaient très fortes, n'ont pas été retenus quand l'Église a dû, vers le 4e siècle établir son canon de textes, son recueil, celui que vous avez dans votre bibliothèque. Ce faisant, elle signifiait sa différence. Ce faisant, elle a exclu le gnosticisme, dualiste, potentiellement antisémite de son champ idéologique, de sa vérité, de sa limite. Cela dit, malgré les boucliers des textes canoniques, l'influence de ce mouvement perdurera, et elle se fait encore sentir.
Il suffit de constater la facilité avec laquelle nous disons encore " ancien testament" et "nouveau testament", en infériorisant l'"ancien", il suffit d'appréhender le temps qu'il a fallu pour qu'on réalise que Jésus était "juif" (au sens large, même s'il n'était pas "judéen"). Il suffit de constater aussi ce resserrement dit "christologique" où Jésus apparait comme le moment d'une éclipse , dans le sens où il éclipserait le Dieu ancien. Alors que dans les évangiles, il n'est pas du tout question de remplacer Dieu par un nouveau Dieu. Et c'est aussi l'influence persistante de ce mouvement qui contribue à nous faire voir des choses qui en fait ne sont pas dans les évangiles, par exemples, l'opposition entre la chair et l'esprit, entre la terre et le ciel et bien d'autre biais.
En dehors d'un christianisme désormais délimité, le biais gnostique a prospéré au travers de toutes formes d'idéologies qui iront prétendre offrir la libération mais qui jetteront sur le monde ou sur l'autre un regard dégoûté, et qui iront se mettre à croire et à faire croire que par une certaine connaissance, des élus, qui devront franchir de nombreuses marches pour le devenir, finiront par atteindre la lumière originelle, et qui du passé feront table rase, au nom du " nouveau".
Pourquoi je vous raconte tout cela ?
Parce que certains textes de notre nouveau testament (expression inventée par un gnostique célèbre du 2e siècle et qui a même créé son église qui a existé jusqu'au 5e siècle), certains textes donc, d'apparence ésotérique, comme l'évangile de Jean, ou les lettres de Jean, sont à mon avis des manifestes anti gnostiques. Mais ils restent subtils. Ils ne se contentent pas d'insulter l'adversaire. Ils utilisent plutôt la même petite musique de fond. Il fallait disons-le séduire ceux et celles qui avaient déjà pu être familiarisés avec cette littérature et ses codes.
Par exemple, dans l'évangile de Jean, on a cette fameuse phrase de Jésus qu'on pourrait trouver blasphématoire. "Moi et le Père nous sommes un" . Effectivement, ce n'est pas une phrase très conforme. Et on y a vu un relent de gnosticisme. Mais à tort. Ce contre quoi cette phrase proteste, c'est le dualisme, qui distingue complètement Jésus de l'ancien Dieu, pour qui Jésus et Dieu c'est tous sauf "un".
Par exemple encore, quand dans l'évangile de Jean, Jésus se met en colère : et il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore. On voit ici un Jésus passionné par ses origines au point d'appeler le Temple de Jérusalem la maison de son Père... Ce que n'aurait jamais fait un gnostique, qui considérait YHWH comme un dieu méchant.
Et Jésus encore, qui parle dans l'évangile de Jean toujours : En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père;
Ce qui redit le lien que l'inspiration gnostique semble vouloir couper.
Et puis, l'évangile de Jean, c'est bien l'évangile de l'incarnation, non ? Le verbe du commencement du monde s'est fait chair. La chair, justement que d'une manière ou d'une autre, les gnostiques abhorrent.
Et avec la même stratégie, celle qui emploie la même petite mélodie ésotérique comme une espèce de camouflage, notre 5eme chapitre de la première lettre de Jean.
Qui vient contribuer à la construction du rempart contre cette idéologie dévastatrice et mortifère.
Et cela sans avoir l'air - en ayant l'air de la gnose:
Pour appuyer cela, quelques éléments:
D'abord la remise en valeur de Dieu :
Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime celui qui fait naître (qui engendre) aime aussi celui qui est né de lui .
Ce qui veut dire : les deux sont liés et non pas séparés, ils sont de la même lignée.
Ensuite :
A ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu : quand nous aimons Dieu et que nous agissons selon ses commandements. Car l’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements
Ce qui veut dire: ne faisons pas de l'amour une idée, une essence. Aimer Dieu, c'est garder ses commandements. Et le Dieu des commandements, c'est bien YHWH. Point. Le reste est de la littérature, gnostique, en l'occurence.
Ensuite :
Et ses commandements ne sont pas un fardeau, parce que tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde ; et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi
Ce qui veut dire : contrairement à ce que vous serinent les gnostiques, les commandements issus de ce Dieu prétendument inférieur ne sont pas des instruments de torture. Bien au contraire, ils permettent de s'opposer à la vision pessimiste sur le monde, la chair, matière et le passé...car ils nous permettent de nous considérer comme vainqueurs. Et cela sans passer par toutes les phases d'initiation qui s'apparentent à une sorte de purge permanente. Non. Pas la peine de te sacrifier.
Tu pratiques les commandements, c'est la seule façon d'aimer Dieu et ça te rend vainqueur et tu n'as pas besoin de rejeter la création. Les commandements sont parfaitement liés, connectés y compris litterairement à la création.
Tu as la foi, tu es vainqueur du monde, et cela sans le fuir, mais au contraire en continuant cette création jusqu'à la réalisation de son potentiel.
Oui, les séduits par la gnose avaient besoin que soit pris en compte la difficulté qu'il y a de naître et d'être et de vivre dans un monde pareil. Rien de naïf, mais aucun pessimisme.
Lecteur, le vainqueur c'est toi, si tu crois que ce Jésus n'est pas juste le fils d'un Dieu plus que parfait, le fils d'une idée, mais qu'il est bien le fils du Dieu des commandements. Il est fait de chair. L'eau, le sang, dit notre texte du jour lui rendent témoignage.
L'eau de son baptême, et le sang de sa vie qu'il a donné à cause de son zèle. La matière donc, lui rend témoignage, mais aussi l'esprit, l'esprit-souffle, celui qui soufflait à la surface des eaux de la genèse, lui rend aussi témoignage. Et tout à coup, une très belle formule surgit : "l'eau, le sang et l'esprit souffle sont d'accord ".
Il résonnent ensemble et l'esprit n'est pas séparé ni de l'eau ni du sang.
Cette phrase, c'est comme de l'ail contre un vampire, c'est une horreur pour un gnostique. Toute cette eau de la genèse, tout ce sang, tout ce souffle qui est soufflé par celui qui a soufflé la torah aux oreilles humaines...
Arrive enfin le coup de grâce de cette réfutation qui n'en a pas l'air. Après que l'auteur a dit que c'est bien ce Dieu-là qui rend témoignage à son fils, il ajoute :
Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui n’a pas foi en Dieu fait de lui un menteur, puisqu’il n’a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu a rendu à son Fils.
Cela a l'air obscur comme ça, mais ça dit simplement en substance: si tu ne crois qu'au Fils, si tu rejettes le Dieu qui l'a engendré et qui en rend le témoignage, le Dieu des commandements, hé bien tu es un "menteur".
Voilà. J'espère que je vous ai donné un peu d''envie de voir ces textes a priori abscons mais qui reflètent une tactique très bien pensée.
Et puis aussi, je l'avoue, je rencontre trop souvent des gens à l'extérieur d'une pratique continue d'église, qui se sentent régulièrement en devoir de m'expliquer ce qu'est le christianisme, et qui le réduisent soit à une moraline, soit quand ils prétendent aller plus loin retournent vite à une forme de manichéisme, ou à une espèce de philosophie gnostique et dualiste, séparatrice du monde et très souvent antisémite.
Grâce à Dieu, le Canon Biblique a été inventé pour résister... Reste à lire et étudier les textes, si toutefois on se prenait à aimer un peu de subtilité au milieu de ce monde de brutes. Et qu'on choisissait de se faire vacciner contre un trop facile pessimisme mondain.
AMEN
MUSIQUE
CONFESSION DE FOI
Éclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous affirmons notre foi :
Pour le monde et pour moi,
j’ai confiance en Jésus de Nazareth. Il est le seul sauveur et maître.
Il a été l’homme véritable
comme nul homme ne peut l’être par lui-même. Il est mort sur une croix
pour les autres et pour le monde,
comme pour moi.
Grâce à lui, Dieu a un visage
Grâce à lui, ma vie a un sens, l’univers aussi
CHANT DU 35-06
OFFRANDE
MERCI !
PRIÈRE D'INTERCESSION
Ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.
Nous te demandons le bonheur et l’honneur.
Nous te demandons le bonheur sans lequel
la bénédiction reste une formule creuse.
Nous te le demandons pour celles et ceux qui ont vécu ou qui vivent l’échec, l’angoisse,
la peur des autres et la fragilité d’eux-mêmes.
Nous te demandons le bonheur d’écouter et de donner.
Tu nous as rendu l’honneur;
apprends-nous à nous honorer les uns les autres et à honorer chacun sur notre route:
les enfants et les adolescents,
les humbles et les vieux,
les étrangers qui sont dans nos murs.
Fais-nous deviner l’honneur
dont notre prochain et notre lointain ont besoin.
Au nom de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour le bonheur et pour l’honneur de tous