ENTRÉE MUSICALE
SALUTATION ET LOUANGE
Des pensées, des sentiments et des prières s’élèvent vers Dieu. Des louanges aussi. Merci au Dieu d’amour d’avoir commencé à révéler la lumière à son Peuple
CANTIQUE
PRIÈRE DE CONVERSION
Que ta miséricorde, efface mon offense. Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
Fais que j’entende les chants et la fête :
Renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit, mon souffle.
Ne me chasse pas loin de ton visage
Et ne me reprends pas ton Esprit, ton Souffle.
Rends-moi la joie d’être sauvé
Seigneur ouvre mes lèvres,
et ma bouche proclamera ta louange
ANNONCE DU PARDON
De toutes les offenses, celles qui nous ont offensés et dont les marques portées si elle sont invisibles sont tout de même inscrites dans notre chair, de tous les fardeaux que nous portons, il est annoncé aujourd’hui que le lien qui nous retient aux origines de ces offenses est rompu. Aujourd’hui, si tu le veux, tu peux commencer à vivre de cette nouvelle liberté inscrite dans le projet de Dieu pour toi.
Un jour ces inscriptions dans ton cœur et dans ta chair seront effacées.
Aujourd’hui, c’est un jour de renouvellement et de pardon.
Que le Seigneur nous bénisse
AMEN
PRIÈRE D'ILLUMINATION ET LECTURE BIBLIQUE
PRIÈRE D’ILLUMINATION
Que l’Esprit de Dieu éclaire les paroles que nous allons entendre ce matin, qu’elle devienne nourriture pour nos vies, et partage pour nos proches
PRÉDICATION, par Robert Philipoussi
De loin donc, Luc, volontairement ou non, entremêler deux rites. Celui de " la purification" d'abord. Cette obligation rituelle concerne une mère ayant récemment accouchée et donc qui aurait été mise en contact- c'est une façon d'expliquer ce rite - avec le plus intime du sacré, avec la vie, avec le sang et donc femme ressort de tout cela avec la qualificatif : « impure ». Et elle va devoir, paradoxalement, être "purifiée" de tout ce sacré qui l'a envahi, la transformant en un être ambigu, mixte, impure. Le sacrifice d'un animal lui permettra, au bout d'un certain temps d'être rendue à sa vie profane, non mixte, non trouble.
Et l'autre rite, c'est celui dit de la présentation. Il s'agit du « rachat » de tous les mâles premiers-nés, qui sont censés "appartenir à Dieu, et qui eux aussi, doivent être, en quelque sorte, libérés de la prison du sacré.
Luc, dans ce texte spécifique à lui, mêle les deux rites et en change un peu les teneurs traditionnelles. On pourrait dire qu'il "modernise" .
Par exemple en écrivant que ce sont les deux parents qui amène l'enfant pour son « rachat », alors que, dans ce cas-là la présence même des parents n'est pas nécessaire. Et puis, il en profite aussi, sans trop se poser de questions, pour désigner Joseph et Marie comme respectivement le père et la mère de Jésus. Ce qui nous prive de bien des débats qui n'intéressaient probablement pas le lecteur de base de Luc.
Voilà donc pour le contexte, qui donne l'impression que Luc regarde tout ça de loin. Cela m'a fait penser à cette façon que la plupart des contemporains qui sont néanmoins encore attachés aux rites chrétiens, regardent les grands thèmes de l'Église. De très loin, sans devoir ou pouvoir s'attacher à la profondeur de leur signification officielle ou initiale.
Par exemple, le baptême d'enfant, pour la grande majorité des parents qui amènent leur enfant au baptême, n'a plus d'autre signification qu'"une présentation à une communauté symbolique, humaine", et l'instructeur, le préparateur dans ce cas là aura beaucoup de mal à les instruire justement sur la teneur initiale du sens du baptême, et se trouvera confronté très souvent à une attention polie. Pourquoi ? Parce que simplement, beaucoup de transmission et de racines ont été coupées depuis le 20 e siècle. C'est ainsi. Je pense de plus en plus souvent qu'il n'est plus vraiment nécessaire d'essayer encore d'expliquer ce qui pour les gens n'a plus de sens. Mais à une seule condition, celle d'avoir quelque chose d'autre à proposer. Ce n'est pas encore le cas, visiblement. Donc on continue de tenter d'expliquer, et on suscite une attention polie. Quelque chose d'autre à proposer. D'autre, ou de plus essentiel.
Luc, qui lui aussi est un instructeur, un catéchète, semble déjà ne plus trop s'attacher à l'explication. Il semble préférer se concentrer à ce qui pour lui devient essentiel.
L'essentiel dans le récit qu'il fait de cet événement, c'est quoi ? C'est déjà l'attente de la consolation.
La consolation d'Israël.
Symeon cet inconnu. Cette n'importe quelle personne qui se trouvait là. Symeon, qui n'était pas un prêtre ni une personne spécialement gradée, dûment autorisée à dire des choses. Symeon, dit le texte attendait « la consolation d'Israël »
Consolation. Ce terme est ambigu en grec ; c'est le mot paraklesis, dont on retrouve une forme dans l'annonce du « paraclet » que fait Jésus avant de s'en aller. C'est celui qui va arriver. On le traduit par « défenseur » par « avocat », et qu'on a traduit aussi par «consolateur ».
Cette espérance de la consolation désigne d'abord le désir brûlant qu'elle arrive, et donc, comme dans toute espérance, elle permet de le ressentiment d'une peur cachée, Une peur- non claironnée bien sûr, parce qu'on espère, et quand on espère on n'est pas censé avoir peur, mais oui, une peur en contre-jour, que cette espérance, vitale, comme la confiance, vitale, à force d'être sans cesse, étirée, sans cesse, déçue, sans cesse moquée, s'étiole. En français le mot «consolation » a d'abord été beaucoup plus intense qu'il ne l'est aujourd'hui. Cela désignait une restauration complète, une intégrité rendue à une personne et ici, à un peuple presque mort. D'où le désir brulant, et d'où la grande peur cachée sous cette espérance massive.
L'évangile, la distribution de l'évangile, de la bonne nouvelle, c'est, aussi, une consolation dans le sens fort. Si une prédication ne vous restaure pas... Si un culte ne vous rend pas le chemin d'une intégrité que vous auriez perdue...Si cet évangile ne ressuscite pas en vous une espérance pugnace. Alors, il n'y avait pas d'évangile. C'était autre chose. Mais pas l'évangile qui est essentiellement la promesse active, et en partie réalisée, d'une restauration, d'une consolation de gens abusés blessés dans leur espérance et dans leur confiance.
Et Symeon, il en était là. Il était sans doute blessé. Et cette consolation il va la prendre dans ses bras. Heureux enfin de constater que sa vie n'a pas été vaine. Il est consolé. Le peuple c'est lui. Et Syméon, c'est nous. Nous qui sommes loin de la signification originelle des rites, mais nous qui avons toujours un sérieux besoin d'être consolés. Et ici c'est l'enfant qui console l'adulte. Un peu comme un évangile bien neuf que nous aurions enfin réussi à prendre dans nos bras, malgré notre défiance que nous prétendions liée à notre grande expérience.
Cette consolation-là qui lui est présentée, sous la forme d'un enfant dont le texte dira plus tard qu'il sera fort, rempli de sagesse et de grâce, Symeon a l'intuition, et il livre cette intuition aux parents de cet enfant, que cette consolation ne sera pas que sentimentale. Mais qu'elle sera radicale. Parce qu'elle va devoir faire du tri. Du tri entre ceux qui abusent et ceux qui sont abusés. Les premiers chuteront, dit Symeon à des parents complètement interloqués, et les seconds se relèveront. Et ce sera ça, la consolation, la restauration. Cette inégalité profonde, qui prospère et s'auto justifie dans l'oubli ou le mépris de la simple structure de la Loi de Moïse, qui, même vue de très loin, oblige quand même à respecter les humains autant que Dieu. Consolation. Tous ces abus envers les plus faibles ne peuvent plus se maintenir. La persistance de ces abus risque de tout corrompre. C'est la consolation que voit Symeon sous les traits de cet enfant de 8 jours, qu'on imagine peu concerné, évidemment par tout ce qui se trame autour de lui.
Cet enfant deviendra un repère. Un enfant qui devenu grand, parlera. Qui désignera de façon encore plus nette les limites. Pour qu'on ne dise plus aussi facilement qu'il en est de la normalité quand la brutalité, l'abus s'abattent sur ceux qui ne peuvent rien. D'abord les brutes, les abuseurs devront prétendre qu'ils ne le sont pas. C'est déjà ça. La violence, le rapt et la guerre cesseront d'être des valeurs. Et nous sommes déjà dans ce monde. Mais tôt ou tard, la consolation, si vivement désirée, viendra consolider son travail. La consolation rendra toute chose à la lumière. Et plus personne ne croira plus les menteurs.
Symeon sent cette espérance en passe d'être réalisée. Il ne sait pas qu'il faudra encore du temps. Nous sommes nous encore en besoin d'espérer, malgré les victoires successives et l'évolution positive des règles de comportement entre humains et aussi désormais entre les humains et la création toute entière. Nous sommes au début de l'accomplissement de la promesse, même si ce début est obscurci par des combats d'arrière garde, mais qui font la une d'une l'actualité qui fait de l'argent avec l'angoisse.
Cette consolation est encore une prophétie qu'il faut sans cesse rappeler.
C'est pourquoi Luc, s'il commence son récit avec Syméon, celui qui donne l'impression que tout est accompli -oui pour lui-même c'est accompli-là dans ses bras, Luc poursuit son récit par l'évocation d'une prophétesse, Anne, une femme âgée, une femme dont la majorité de l'existence a été du veuvage et de la prière
– mais qui sont ces gens étranges finalement qui accueillent Jésus. Pourquoi n'y a-t-il aucun respectable officiel ?
Mais parce que ces gens-là, c'est nous. Ceux que la Bible appelle « le peuple de la terre ». Les n'importe qui, ceux qui passent... et Anne, elle, représente plus précisément ceux qui loin d'être désespérés ou qui se seraient décrétés inconsolables, ou qui refoulent leur besoin d'espérer, continuent, jusqu'à leurs dernières forces, leur vocation de prophétiser la consolation, car elle arrive.
Notre foi doit elle aussi s'accomplir avec cette absolue certitude. C'est avec la force de cette conviction que la prophétie de Jésus, dans le sens où Jésus lui-même est une prophétie, mais une prophétie incarnée, une prophétie vivante, oui, c'est avec l'alliance de la foi et de la certitude d'un monde meilleur, une alliance qui nous conduira à le voir déjà arriver, que cette prophétie s'accomplira pleinement.
Ce passage de 2020 à 2021 est assez spécial. Historique.
Pour nous chrétiens, il devient le symbole d'une résurrection obligatoire.
Consolés nous-mêmes, nous pouvons devenir ce que la prophétie attend de nous, des réalisateurs d'espérance.
Ne laissez rien tomber !
Et si d'habitude, j'évite de faire des vœux, par une espèce de superstition protestante inversée, cette fois, vraiment, je nous souhaite une très belle année 2021 et vous souhaite de réaliser que vous êtes les éclaireurs du règne de Dieu, qui vient. Que vous êtes Syméon, ou mieux, que vous êtes Anne. AMEN
MUSIQUE
CONFESSION DE FOI
Nous ne sommes pas seuls,
nous vivons dans le monde créé par Dieu
Nous croyons qu’il fait le monde pour le bonheur et pour la vie ;
malgré les révoltes de notre raison et les limites de notre cœur,
Nous croyons en Dieu.
Nous croyons qu’il travaille en nous par son Esprit
pour nous apporter la réconciliation et le renouveau,
Nous avons confiance en lui. Il nous appelle à nous assembler :
pour célébrer sa présence, pour aimer et servir les autres,
pour rechercher ce qui est juste et résister au mal.
Nous proclamons le Règne de Dieu,
Dans la vie, dans la mort, dans la vie après la mort, il est avec nous. Nous ne sommes pas seuls.
Nous croyons en Dieu
CANTIQUE
ANNONCE ET OFFRANDE
PRIÈRE D'INTERCESSION
EXHORTATION
Personne ne peut prétendre connaître la volonté de Dieu. Ce que nous pouvons connaître c’est sa voix, même étouffée qui nous oriente quand nous voulons bien l’entendre.
Que te dis le Seigneur en ce jour ?
Écoute, tel est le plus grand des commandements