VOUS TROUVEZ LES AUDIOS - des lectures et de la prédication du culte du matin
- de toute la liturgie du culte du soir
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LA SALUTATION
Comme la flamme ardente qui brille,
comme le sentiment passionné d'amour qui se consume en nous
et nous réunit de nouveau tous ensemble ;
pour chanter et prier,
pour donner et recevoir
la passion brûlante que nous célébrons
et partageons lors de cette venue
qui nous fait Un.
Ouvrons nous à sa présence
MUSIQUE
Joaquim QUANTZ, 1er mouvement de la Sonate en trio en Do mineur
[debout ]
Notre aide soit au nom de Dieu qui a fait le ciel et la Terre.
Que chacun de nous reçoive de lui : la vie, la joie profonde et la paix parfaite, qui seules viennent de Dieu.
[ assis]
MUSiQUE Johann Sebastian BACH, Adagio, 1er mouvement de la Sonate BWV 1039
LA LOUANGE [LECTEUR] [ensemble] [assis]
Nous disons notre reconnaissance.
Notre coeur est joyeux de te savoir présent . Nous te bénissons de nous avoir donné ce jour pour nous reposer en toi et célébrer .
Merci pour ton appel qui a donné du sens à notre existence ;
merci pour les frères et soeurs qui nous aident ; merci pour ceux que tu places sur notre route ; merci pour les liens que tu tisses et tout particulièrement pour la communion fraternelle que tu suscites. Nous te louons pour ta Parole, pour ton Esprit .
(SILENCE)
Eternel c’est toi qui est Dieu et il n’y a pas d’autre Dieu que toi,
Nous sommes le peuple dont tu es le berger, le troupeau que ta main conduit,
A Toi soit la gloire, dans l'Église et en Jésus-Christ Amen.
MUSIQUE
Mel BONIS, 1er mouvement de la Suite pour Flute, violon et piano op. 59
[debout ]
L' ANNONCE DU PARDON
Je ne désire pas la mort du pécheur dit l'Éternel, mais qu'il se convertisse et qu'il vive. J’ai effacé ta faute comme la lumière gagne sur la nuit épaisse,
et j’ai effacé le mal que tu as fait comme le vent chasse un nuage.
Tu peux revenir à moi sans crainte, car je t’aime dès maintenant et pour toujours
[LECTEURS JUSQU'À LA CONFESSION DE FOI INCLUSE]
LA VOLONTÉ DE DIEU
Écoutons, au titre d'une volonté de Dieu, ce que Jésus un jour a dit à ses disciples
Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent, il n'en sera pas de même parmi vous.
LA PRIÈRE D'ILLUMINATION
Seigneur ta parole reste alors que nous passons, mais elle nous donne la force de la vie éternelle et nous entraîne dans ton Règne, c'est pourquoi elle devient, traverse les générations et les modes, manne sans cesse renouvelée, puissance objective, bénissant ses auditeurs et ses interprètes, leur donnant une vie qui ne peut être vaine, amen
LECTURE MATTHIEU 18
19Amen, je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les cieux. 20 Car là où deux ou trois sont rassemblés pour mon nom, je suis au milieu d’eux.
LA PRÉDICATION
Dans le passage de Matthieu qui vient d'être lu se trouve une recommandation venue Jésus que j'ai toujours laissé passer.
Que j'ai mise dans la catégorie : naïveté.
Que j'ai mise dans la catégorie : impossibilité.
Que j'ai mise dans la catégorie : phrases de l'évangile qui suscite au mieux de la condescendance devant la crédulité des chrétiens, voire du mépris à cause de leur faculté d'entonner des sentences auxquelles ils ne croient pas vraiment, comme les grecs anciens, à leurs mythes.
Nous vivrions, nous chrétiens, dans l'imaginaire.
Dans le monde des choses qui n'existent pas. Nous nous serions logés dans des creux du réel, dans des grottes...des refuges pour ne pas voir le monde tel qu'il est, les gens tels qu'ils sont et tels que nous sommes.
Nous ressasserions sans fin des phrases qui n'ont aucun impact sur la vie réelle, mais ces phrases, ces sons, nous protègeraient, mais aussi nous endormiraient, car nous serions trop faibles pour assumer le monde tel qu'il est.
Et pourtant aujourd'hui, j'ai choisi ces deux petits versets parce que justement, mon premier réflexe, à la première lecture a été et effectivement condescendant avec moi-même : si cette recommandation de Jésus à ses disciples fonctionnait, ça se saurait.
C'est alors que, bien que crédule et naïf, je me suis quand même mis à réfléchir un peu pour composer le message que je devais nous adresser ce matin/ ce soir .
Je me suis demandé si j'avais déjà fait ça:
M'accorder avec quelqu'un, pour demander avec cette personne QUOI QUE CE SOIT , à Dieu.
Je ne crois pas. Déjà, que quoi que ce soit, ici ça veuille dire n'importe quoi …
En grec c'est «peri pantos pragmatos » pragma. Pragmatique. Il s'agit de quelque chose de concret. Il s'agit de demander toute chose concrète.
Ce n'est donc pas forcément moral , ou dans le domaine des idées comme celles de l'amour, de la paix, de la bonté. Plutôt, cette formule nous pousserait à sortir de nos demandes spontanées habituelles, nous inviterait pourquoi pas à inventer - puisque il serait possible de demander tout - des demandes nouvelles - plutôt que les demandes conventionnelles...des demandes qui éventuellement susciteraient des réponses qui elles, changeraient le monde d'une façon surprenante...
Voilà donc pour cette traduction du quoi que ce soit.
Mais revenons au début de la recommandation.
Est ce que je l'ai déjà fait ? M'accorder avec quelqu'un d'autre pour demander à Dieu, quelque chose ?
Certes, j'ai maintes fois prié avec mes frères et soeurs, et c'est toujours plus que deux. Mais je crois que cela n'a rien à voir. Il s'agit ici avant de prier ensemble, de s'accorder.
Le verbe grec choisi par le rédacteur de l'évangile est le mot qui a donné en français le mot symphonie.
Je me suis aperçu que si j'avais maintes fois prié seul - demandé , seul, à Dieu, quelque chose, et même si j'ai reçu des réponses, voire des exaucements, quand ma prière provenait de ma vérité et pas simplement - vous savez - des courants qui parfois nous traversent; rumeurs, regrets, tristesses, passions tristes, remords ressentiments...
je me suis aperçu que si j'avais maintes fois prié avec les autres,
je m'étais rarement voire jamais d'abord "accordé" avec quelqu'un pour ensuite demander avec cette personne quelque chose, à Dieu.
Et pour résumer, je crois ne m'être jamais « accordé » avec quelqu'un pour demander à Dieu quoi que ce soit de concret.
Et alors j'ai commencé à bien comprendre la pointe de cette phrase intercalée au milieu de nombreuses recommandations de Jésus. C'est l'accord d'abord, et la prière ensuite. Je me suis donc dit qu'il y a là sans doute un des secrets qui expliqueraient pourquoi la plupart de nos prières semblent retomber sur la terre comme un des oiseaux abattus en plein vol par des chasseurs qui ne savent pas ce qu'ils font,qui ne pensent qu'au plaisir d'interrompre un envol, de détruire une courbe, de détourner un flux. J'ai commencé à envisager sinon à comprendre comprendre pourquoi tant de nos prières retombent comme des oiseaux morts.
Comment faire pour qu'ils continuent à vivre et à voler ? Pour qu'ils migrent, passent d'un monde à l'autre ?
Certains disent par ailleurs , mais cela ne fait que m'embrouiller, que le secret de la prière ce serait la sincérité de la demande. C'est à dire une demande claire, pas simplement l'expression d'un vague ressentiment. Mais qu'est ce que je sais de ma sincérité? Ma seule sincérité c'est l'acte même de prier; le contenu de la prière restera à jamais enfoui dans mon labyrinthe personnel.
Mais d'après notre texte, le vrai secret
c'est l'accord, la mise en accord- en symphonie- d'au minimum deux personnes pour ensuite prier, demander, et même plus puisque le verbe employé pour demander peut aussi bien se traduire par exiger.
C'est une façon peu commune certes mais cohérente d'envisager l'assemblée, le culte, comme une assemblée exigeante devant son Dieu qui l'a convoquée, certes après l'avoir remercié de nous avoir invité, de l'avoir loué de cette honneur qu'il nous a fait.
Au culte, il y a toujours quelqu'un pour nous dire "prions", mais me suis je, avant de prierd'abord accordé avec mon voisin de prière - je ne dis pas réconcilié - on n'était pas forcément fâchés ! - Se réconcilier au fond c'est facile, il suffit de vouloir- mais me suis je bien d'abord accordé avec lui ou elle - car là , il ne suffit pas de vouloir mettre un terme à un différent quelconque en prenant sans doute sur soi. On peut toujours neutraliser un conflit. Trouver un terrain neutre, des mots vagues.
S'accorder, ce serait plus subtil, si en grec ici ça parle de symphonie, en français accorder ça parle de coeur. Mais en français comme en grec, Il s'agit de faire vibrer ensemble des pulsations et des tonalités différentes, de deux instruments différents, fabriqués avec des normes différentes, destinés à des usages différents, avec des matériaux différents, avec chacun des malfaçons, des torsions, des coups reçus. Comme nos cœurs qui battent rarement en harmonie.
Il ne s'agit pas uniquement de se parler, vous savez, le langage commun, le code habituel, les phrases habituelles, et toutes les répétitions qui vont avec. Ça évidemment nous le faisons, mais s'accorder, c'est plus dangereux, plus éprouvant, car il faut d'abord réussir à entendre cette dissonance qu'on refoule constamment, mais elle est là, cette dissonance provoquée par nos parcours, nos âges , nos représentations différents.
Révéler cette dissonance pour ensuite commencer à accorder. Les musiciens qui jouent ensemble, le font- avec des instruments qu'ils portent, et s'ils réussissent, l'oeuvre est produite et la beauté devient touchante. Ces musiciens peuvent être indifférents l'un à l'autre quand ils ne jouent pas, ou se détester, ou se jalouser, mais s'ils s'accordent en permanence, la beauté apparait. La symphonie.
Dans l'Eglise inspirée par le Christ, nous sommes nous-mêmes les instruments, mais nous prétendons souvent vouloir faire apparaitre l'oeuvre de Dieu sans faire le travail, sans prendre le risque, de nous accorder avant, dans le sens que je viens d'évoquer.
Alors si j'étais un simple animateur de culte, je ferais maintenant une animation, je ferai des groupes de deux et je demanderai à chaque groupe de s'accorder, à deux, ou à trois dit le texte. Mais je ne suis pas un animateur de culte, je suis un prédicateur, adulte, et nous sommes tous des personnes responsables.
Et nous sommes invités ce matin à répondre à cette question fournie par l'évangile : avons nous déjà au moins essayé de nous accorder avec quelqu'un avant de prier avec cette personne pour demander à Dieu quoi que ce soit de concret ?
Et sinon, voudrions nous au moins essayer ? Et si oui, continuer ?
Se donner rendez vous avec quelqu'un de notre Eglise, ou pas d'ailleurs, dans l'objectif de demander à Dieu quelque chose, mais en faisant d'abord ce travail d'accord. Je ne connais pas la méthode précise - ce n'est qu'une histoire de sensibilité, d'intuition, de finesse et d'écoute. ce n'est qu'une histoire d'abandon du désir permanent d'avoir la voix la plus haute, la parole la plus vraie, la plus englobante, ce n'est qu'une histoire de s'ouvrir à l'autre au delà de la représentation, du commerce social, notre vie habituelle. Cet accord pourra se faire dans la construction de cette demande, de cette prière, mais attention de ne pas avancer plus vite que la musique, si je puis dire.
Attention. Si on est malin, on peut simuler l'accord très rapidement, pour ensuite exécuter une prière. On peut toujours exécuter une prière. Et donc l'empêcher de migrer, de s'envoler.
Et au moment où nous jugeons que cet accord est fait, ensuite, prier, exprimer la demande que notre accord aura dévoilé.
Voudrions nous au moins essayer? Pour que nos prières ne soient pas en permanence plaquées au sol, pour que nous sachions ce que nous voulons avant de le demander, pour que notre Eglise par exemple devienne une Eglise symphonique,
Une Eglise accordée. Exaucée.
S'accorder, pour demander, et recevoir.
Juste, essayer
MUSIQUE
W. Amadeus MOZART, extrait du 2ème mouvement (Andantino) de Sonate K 378 pour violon et piano
LA CONFESSION DE FOI [ lecteur ] [debout]
Que pouvons-nous encore promettre aux morts ? Que leur mort n'était pas inutile … ? Maintenant que nous regardons la guerre comme quelque chose de fini, ceux qui ont été sacrifiés sont devant nous comme une troupe dans laquelle il n'y a plus de différence d'armes et de nations, des êtres humains qui sont unis dans la douleur et la souffrance.
Par notre faute, ils ont été offerts. De manière trop légère, dans tous les peuples, on pensait du bien et du mal de l'individu. On considérait la vie humaine, cette valeur mystérieuse et irremplaçable de manière trop insignifiante. De manière trop inconsciente et légère, on parlait de la guerre et de la misère qu'elle apporte. On était habitué à comptabiliser tant et tant de vies humaines. On glorifiait et chantait cette inhumanité. Alors arriva ce qui devait arriver, mais des milliers de fois plus lourd et plus fort que ce que l'on avait imaginé. Et c'était si laid et affreux, si plein de misère et de détresse, qu'aucune glorification n'est plus possible, et que seules la douleur et l'horreur nous restent.
Ceux auxquels nous pensons aujourd'hui au-delà de toute barrière de nationalité ont été sacrifiés à l'esprit de la non-compassion. En nous inclinant devant eux et en nous humiliant, nous promettons que cet esprit auquel ils ont été sacrifiés, doit être réduit à néant. L'esprit dans lequel cette génération humaine a grandi, nous voulons nous en débarrasser comme le grand péché qui a fait souffrir le monde. Nos enfants doivent l'apprendre de nous et recevoir comme un héritage pour leur vie, que le commandement "tu ne tueras pas" a une signification beaucoup plus profonde que celle que les hommes qui nous ont éduqués lui ont donné et que nous avons acceptée. Les millions d’êtres humains qui ont dû tuer, puisque c'était devenu ainsi, et que l'ordre et la légitime défense les y obligeaient, ceux-là devraient rendre compte à toutes les générations à venir du monde des atrocités qu'ils ont dû traverser afin que plus aucune ne s'aventure dans un tel destin.
Que le respect de la souffrance humaine et de la vie humaine, devant le plus petit et le plus insignifiant, soit la loi d'airain qui régit désormais le monde !
Albert Schweitzer Traduction Eva Nocquet et Gilles Vidal Extrait de la prédication du 1/12/1918 à Strasbourg
LES ANNONCES
L' OFFRANDE
CHANT « toi qui disposes » (voir feuille de culte)
LA PRIERE D'INTERCESSION [ENSEMBLE]
Béni soit l’homme qui s’appuie sur Dieu. Dieu sera son appui. Il sera comme l’arbre planté près des eaux qui pousse ses racines vers la fraicheur du courant. Quand vient la chaleur, l’épreuve, l’angoisse son feuillage reste vert, sa foi et son espérance intacts.
• O notre Père, nous voici devant toi, recueillis et prêts à puiser au plus profond de nos cœurs la paix et l’harmonie, l’élan et la force dont nous savons que tu nous les renouvelles toujours, toi qui es à la source de toute vie.
• Nous avons un rêve, un rêve enraciné dans l’Écriture : Les montagnes seront abaissées et les vallée élevées.
Les montagnes de l’injustice, des droits de l’homme bafoués, de l’oppression seront abaissées et s’élèveront les vallées de la justice, de l’humanité, de la fraternité.
Les amertumes et les divisions entre les hommes s’effaceront, les murs tomberont, l’harmonie s’établira.
La confiance et la paix règneront, Les ventes d’armes diminueront,
Les ressources seront davantage partagées
L’autre sera devenu un frère que l’on aimera car on aura pris conscience qu’il est aimé de Dieu.
En vérité, nos rêves enracinés dans l’Écriture seront devenus vrais
NOTRE PERE
LA BENEDICTION FINALE
MUSIQUE
Joaquim QUANTZ, 2ème mouvement de la Sonate en trio en Do mineur