TEXTES LITURGIQUES ET PDF DES CANTIQUES DE L'ASSEMBLÉE
CHOEUR DU TEMPLE Entrée :
Marcello Psaume 18 no 1
«I ciel’immensi »
SALUTATION- debout
Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ,
l’amour de Dieu le Père
et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.
CHANT 44.02, les trois strophes, Seigneur...page 655
LOUANGE
Seigneur, voici le jour que tu as fait, jour de joie pour ton Eglise.
Donne-nous aujourd’hui ton Esprit saint
qu’il se saisisse de chacun de nous
et fasse toutes choses nouvelles
Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur avec joie
venez à lui avec des chants !
Rendez-lui grâce et bénissez son nom :
Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge
AMEN
ASSIS
CHOEUR DU TEMPLE
Bach, choral St Jean:
« In meines Herzens Grunde »+/- 1’
PRIÈRE DE CONVERSION Assis
Seigneur Dieu,
nous avons préféré nos souhaits à ta volonté ;
nous avons travaillé pour nous,
plus que pour ton Règne
Nous nous sommes aimés nous-mêmes,
plus que nous n’avons aimé notre prochain et toi-même.
Pardonne-nous, Seigneur, de n’avoir pas changé,
de nous être si souvent repentis en vain.
Toi qui nous connais mieux que nous-mêmes,
toi qui nous aimes en dépit de tout,
change notre volonté.
Et avec ton pardon,
accorde-nous la force et la joie de mieux t’aimer et te servir
Par Jésus-Christ ton Fils, notre Sauveur. AMEN
CHANT 48.03 strophe 1 Seigneur, je t'aime de tout coeur , page 760 Assis
ACCUEIL DU PARDON - Assis
Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que tout homme qui croit en lui
ne meure pas, mais qu’il ait la vie éternelle. (Jn 3,16)
A vous qui vous reconnaissez pécheurs
et croyez que le Père vous fait miséricorde en Jésus-Christ,
j’annonce le pardon de vos péchés,
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Amen.
VOLONTÉ DE DIEU
Pour entendre la volonté de Dieu, je vous invite à vous lever -Debout
Écoutons comment Dieu veut être servi :
Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force.
C’est là le premier, le grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Aucun autre commandement n’est plus grand que ces deux-là.
CHANT 48.03 strophe 2, page 760-Debout
PRIERE D'ILLUMINATION- Assis
Prions Dieu.
Seigneur, nous te remercions de nous avoir réunis en ta présence,
pour nous révéler ton amour et nous soumettre à ta volonté.
Fais taire en nous toute autre voix que la tienne.
Et de peur que nous ne trouvions notre condamnation dans ta Parole,
entendue sans être reçue, connue sans être aimée, écoutée sans être mise en pratique,
ouvre par ton Saint-Esprit nos esprits et nos coeurs à ta vérité,
au nom de Jésus-Christ. Amen.
LECTURE -Assis
JEAN 8.1-11 1Jésus se rendit au mont des Oliviers. 2Mais dès le matin, il retourna au temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les instruisait. 3Alors les scribes et les pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu 4et lui disent : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi, donc, que dis-tu ? 6Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. 7Comme ils continuaient à l’interroger, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! 8De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. 9Quand ils entendirent cela, ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés. Et il resta seul avec la femme qui était là, au milieu. 10Alors Jésus se redressa et lui dit : Eh bien, femme, où sont-ils passés ? Personne ne t’a donc condamnée ? 11Elle répondit : Personne, Seigneur. Jésus dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus.
CHOEUR DU TEMPLE Bach choral Saint Jean « O grosse Lieb »
PRÉDICATION
CHOEUR DU TEMPLE Marcello Psaume 18 no 4 «Per magnifica tenda
CONFESSION DE FOI - DEBOUT
Je crois en Dieu,
il est source commencement de toute chose,
hors de l'espace et du temps, au-delà de toute pensée, et pourtant ...
si proche que chacun en a l'intuition et peut être entraîné avec lui dans le mouvement de réconciliation : avec lui, avec la création, avec les frères et les sœurs et avec soi-même;
À ceci tous reconnaîtrons que nous sommes ses disciples : si nous avons de l'amour les uns pour les autres
Je crois au Saint-Esprit qui rend témoignage à notre esprit que nous sommes tous enfants de Dieu;
nous avons été baptisés d'un seul Esprit pour former un seul corps.AMEN
CHOEUR DU TEMPLE
Bach choral Saint Jean « Dein Will gescheh Herr Gott zugleich »
PARTAGE DE NOUVELLES
OFFRANDE
CHOEUR DU TEMPLE Marcello Psaume 18 no 2
«Il di che nasce »
NOUVELLES DE L'ENTRAIDE
PRIÈRE D'INTERCESSION- Assis
Ô Dieu, nous nous tournons vers toi. Si tu discernes en nous quelque générosité, augmente-la par ta grâce ; lorsque notre désir de renouveau s’affaiblit, ravive-le par ta vérité et la créativité en notre cœur, approfondis-la par ta sagesse. Partout où surgit un espoir de réconciliation, que ta puissance nous unisse. Suscite en nous un esprit sincère, la passion de la justice et le courage de nous engager sur ta voie prophétique.
Tourne vers nous ton visage, ô Dieu et insuffle-nous la vie de ton Esprit. Nous aspirons à la justice, nous aspirons à la paix, à la fin des oppressions, afin que des chants de soulagement et d’amour montent vers toi. Donne-nous assez de courage et d’espérance pour élever bien haut la flamme de l’espérance ! Au sud, à l’ouest, au nord, à l’est…
Notre Père qui est aux cieux….
ENVOI BÉNÉDICTION- Debout
Allons en paix, frères et sœurs dans ce monde si difficile à habiter, ce monde aux possibilités étonnantes et qui semble avoir perdu la tête. Chaque jour pensez à votre Dieu.
Qu'Il demeure avec les présents et avec les absents, avec les vivants et avec les morts, pour le temps et pour l'éternité et avec vous et avec les vôtres .
CHOEUR DU TEMPLE Marcello Psaume 18 no 3«Non avvi popolo »
Musique, PRÉDICATION (TEXTE ET AUDIO) , par Robert Philipoussi
Jean 8.1-11
1Jésus se rendit au mont des Oliviers. 2Mais dès le matin, il retourna au temple, et tout le peuple vint à lui. S’étant assis, il les instruisait. 3Alors les scribes et les pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu 4et lui disent : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. 5Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi, donc, que dis-tu ? 6Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. 7Comme ils continuaient à l’interroger, il se redressa et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! 8De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. 9Quand ils entendirent cela, ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés. Et il resta seul avec la femme qui était là, au milieu. 10Alors Jésus se redressa et lui dit : Eh bien, femme, où sont-ils passés ? Personne ne t’a donc condamnée ? 11Elle répondit : Personne, Seigneur. Jésus dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus.
PREDICATION
Pourquoi avons-nous besoin de ce récit ? Pourquoi en avons nous particulièrement besoin ces temps-ci ?
Voilà la question que je me suis posée. Et voici aujourd'hui la réponse que je vous livre, en forme d'une sortie, d'une sortie de la meute. N'importe quelle meute, la meute de ceux qui disent, de ceux qui savent, qui parlent, la meute de ceux qui se protègent et qui se mentent et qui mentent, en forme d'une tentative de sortie de cette meute pour aller éprouver un peu de vérité, sur soi-même, sur la personne en face , devenue singulière.
Au commencement. Des hommes trainent une femme. Les voix, les commentaires, les prédicateurs, tout le monde : disent qu'ils sont mus, eux aussi trainés par la volonté d'en découdre avec Jésus, pour le piéger, devant " tout le peuple" en faisant apparaitre pour lui une impasse dans l'interprétation d'une Loi.
Les commentaires, autour de ce texte, disent. Beaucoup de choses. Mais si on ne se focalise que sur ce litige, on oublie cette femme, cette personne qui est une femme. Cette personne humaine qui est une femme. On oublie, comme s'il ne s'agissait que d'un débat entre hommes, dont la femme ne serait qu'un prétexte.
Et oui, de fait elle est, en tant que telle, l'oubliée des commentaires. Elle n'est qu'une fonction, une fonction narrative. Une femme à lapider. Un prétexte pour coincé Jésus entre deux deux feux: la popularité et la bonne interprétation de la loi mais évidemment aussi, et c'est autrement révélateur, une occasion pour les commentateurs de montrer combien Jésus est fulgurant, comment il a été trop fort pour contrer ses adversaires.
Alors déjà, dans ce processus volontaire, je dirais héroïque, de m'extraire de la meute, j'apprends à ne pas tomber dans le piège tendu par ce récit à ceux qui le commentent, le piège de ce récit qui évoque une femme, mais plutôt une fonction qui consiste à alimenter le piège tendu à Jésus.
Je ne tombe pas dans le piège car je ne veux pas transformer cette femme en fonction. En tant que commentateur je pouvais le faire exactement de la même façon que celles des personnages de ce récit qui veulent démontrer quelque chose, au moyen d'une femme, devant tout ce peuple , dont je faisais partie mais dont je me suis extrait, peuple auquel Jésus était en train de s'adresser avant qu'ils arrivent, eux et cette femme fonctionnalisée.
J'aperçois donc la femme. Pour me rappeler que, même s'il s'agit d'une femme d'un récit - une femme de papier ? - elle n'est pas un simple prétexte, qu'une simple fonction. Le récit la sauve, la ressuscite ? Alors dans mon commentaire, elle doit devenir une personne, et cette personne, c'est une femme et cette femme est poussée, au mépris de la procédure d'ailleurs mais qu'importe, par des hommes. Je dis qu'importe parce que les commentateurs qui oublient la femme aiment parler d'une procédure qui n'est pas respectée, comme si c'était le véritable enjeu. Oui, oui, ce n'est pas de l'exégèse scientifique, c'est de la prédication. Prédicateur toi aussi, tu dois transformer des fonctions narratives en personnes vivantes. Sinon tu restes dans la procédure. Et dans la meute de tes confrères qui interprètent des mots, plutôt que la vie.
Il n'y a plus ni homme ni femmes disait Paul, certes, mais ici il y a des hommes, qui jouent au moyen d'une femme. Ils jouent. Leur justification, leur sincérité, c'est du vent - et il y a une femme, une personne.
Et il y a moi qui faillis entrer dans le jeu - avec mes formules lapidaires toutes prêtes - en oubliant combien cette femme-là me fait penser à ces innombrables femmes meurtries par des lois obscènes et leurs applications prétextuelles, des personnes qui sont des femmes et pas des femmes de papiers de reportage, qui sont des personnes avant d'être des photos de femme enceinte au milieu de décombres, pas des femmes en gros, pas des femmes symboles, pas des femmes prétextes à mon émotion, pas des femmes pour établir un raisonnement. Des vraies femmes qui souffrent et tombent avec leurs enfants dans les bras, qui tombent sous les coups avec ou sans ma pensée, avec ou sans ma bonne morale, avec ou sans ma subtilité, avec ou sans mon émotion.
Et puis, maintenant que je me suis ébroué de tous ces commentaires formels qui font de cette femme une sorte de vide fonctionnel, maintenant que j'ai tenté de la voir, elle, comme si elle était vraie, je dois faire un effort supplémentaire, pour aller voir ces hommes-là et aller voir leur vérité.
Ils ne sont pas que des plaideurs, des procureurs. Des débatteurs. Ils ne sont pas qu'une fonction narrative pour argumenter. Ils sont ceux qui sont poussés par la force de leur justification à trainer ainsi cette femme. Ils sont justifiés. Ils n'ont ainsi plus de honte, plus de barrière, plus de surmoi, plus de peur. Ces hommes me font penser à tous ces hommes. Ces innombrables hommes là, qui peuplent notre actualité, qui ont toutes leurs justifications pour condamner, lapider, massacrer, violer. Eux en revanche, j'ai du mal à les distinguer. Si cette femme est unique, eux, ils sont meute.
J'ai donc besoin de ce récit pour apprendre à voir. Voir le réel. Voir le jeu de dupes. Car au-delà du débat pour savoir si Jésus est ou non respectueux de la loi du lévitique ou du Deutéronome qui dit "qu'il faut lapider celles qui sont ça", littéralement, au-delà de ce problème de théologiens et de légistes, il y a la faiblesse numérique d'une femme face à plusieurs hommes. Il y a le plaisir de la force. Il y a le goût du sang. Il y a la justification du meurtre. Il y a la peur de la sexualité. Et bien sûr, il y a ce gout immonde de la pureté.
Et puis il y a le jeu. Finalement rien de tout cela n'a à voir en profondeur avec des problèmes de droit. Ce droit qui n'est qu'un prétexte pour ne pas voir ce qui se passe en réalité, qui n'est qu'un prétexte nécessaire à la pulsion de meurtre et au-delà même de cette pulsion, prétexte à se livrer à l'addiction du pouvoir.
Il y a une femme. Et il y a des hommes qui peuvent la mettre à mort. Prétexte auxquels ils croient peut-être, même s'ils ne s'avoueront jamais rien de ce qui les motivent. Le chemin pour sortir de la meute est de ne pas y croire du tout avec eux. La loi, ici, est obscène. Point. La discussion, de savoir s'il faut lapider quelqu'un pris en flagrant délit d'adultère n'a même pas à se produire, y compris dans notre raisonnement. D'ailleurs, dans ce récit magnifique, la discussion n'aura pas lieu.
Attention donc, en allant interpréter ce texte, à ne pas d'emblée tomber dans le piège d'aller en faire un débat de droit.
Pour cela, il fallait laisser vivre les personnages, les sortir de leur gangue de papier, comme si c'était nous. D'un côté ou de l'autre.
Jésus, qui n'entrera pas dans le débat obscène, n'a qu'un seul problème, ici.
Le problème de Jésus est tout simplement d'éviter un meurtre.
J'ai déjà dit ici que le procédé qu'il emploie n'est absolument pas une méthode utile. Ou du moins utilisable par tous qui voudraient tenter de briser l'élan d'une violence qui se draperait dans le droit mais qui serait en réalité pulsionnelle. Si Jésus brise l'élan meurtrier, c'est parce qu'évidemment, son autorité est considérable, exceptionnelle, miraculeuse.
Il n'y a pas ici d'autre raison logique pour que ce qu'il fasse - se taire, se baisser - pour que ce qu'il dise - que celui qui n'a jamais péché lui jette le premier la pierre - fonctionne.
Mais ces paroles qu'il dit à ces gens et qui les font s'évanouir, se dissiper un à un et à commencer par plus âgés, ces paroles ne sont pas destinées qu'à eux. Elles surgissent dans notre évangile du jour, elles sont donc destinées à chacun de nous qui lisons, écoutons, ces paroles. Et que font ces paroles ? Elle nous renvoie à notre réalité.
Devant les autres, avec les autres, en meute, nous pouvons mentir, nous mentir très facilement, et dans cette foule, dans ce cirque, dans cette mise en scène sacrificielle, évidemment que quelqu'un d'entre nous aurait lancé le premier la pierre et puis, peut-être, qui sait, nous aurions tous suivi. Nous l'aurions peut-être fait si nous ne nous étions pas entrainés au préalable.
Et ces textes des évangiles existent, non pas pour en tirer un sens quelconque, une formule morale, non pas pour apprendre quelque chose sur Jésus, mais pour l'entrainement des disciples, des militants de l'évangile, pour leur permettre d'avoir un coup d'avance. Pour rester toujours solitaire même au milieu d'une meute de bon droit.
Il s'agit donc d'entendre directement cette parole, de progressivement l'entendre en se débarrassant progressivement de la meute de toutes ces voix qui nous peuplent, de toutes nos justifications qui nous protègent.
Que celui , SEUL face à lui-même, qui n'a jamais péché mette en pratique cette loi. Une loi - évidemment -considérée comme obscène par Jésus mais cela ne suffit pas de le savoir. Il faut avoir mentalement fait cette expérience d'être obligé par cette parole de Jésus que celui qui n'a jamais péché, de nous retrouver face à nous mêmes, éventuellement avec une pierre à la main, et de considérer notre propre situation pour voir la réalité obscène de cette mise en scène d'abattoir et pour nous éviter la dérive de finir par un jour en devenir un des acteurs.
Personne ne me regarde. Personne ne me jugera. Sinon moi-même, ma réponse.
Lecteur, auditeur de cette histoire, te reste il encore un peu de distance, ou resteras tu enfermé dans son obscène certitude ?
Le disciple du Christ, armé mentalement acquerra la distance nécessaire. Il n'est pas un disciple d'une loi, d'un roi, d'un empereur, mais de l'Esprit.
Ainsi se préparait, avec ce genre de récit, le disciple du Christ. Pour qu'il puisse se dire :
Je ne suis pas pur, finalement, et je ne vais pas devenir un militant de la pureté. Plutôt que de suivre le texte à la lettre mais en réalité suivre mes pulsions protégées par la meute je vais regarder le visage de cette femme.
Comme Jésus à la fin de ce récit, je vais me retrouver seul avec elle.
Le lecteur, venu de la meute est maintenant amené à la place de Jésus et parle à cette femme. Où sont ils tous ? La meute obscène qui m'aurait permis d'avoir raison ? D'avoir le droit ?
Ils sont partis.
Je suis Face à face. Vis à vis. Cette femme n'était pas un prétexte, c'était un être humain. Et moi aussi. Qui t'a condamné ? Personne. Moi aussi, je ne condamne pas. Moi aussi, je ne me condamne pas.
Cette phrase de Jésus, c'est la phrase du disciple qui apprend son travail de militant de l'évangile, en ayant regardé la réalité en face, sa réalité à lui - pauvre pécheur - et le visage de cette femme qui le regarde aussi
On pourrait considérer que c'est du laisser aller.
Et c'est le cas, Jésus la laisse aller. Il lui dit, va et ne pèche plus.
Mais ce laisser aller précisément et dans ce contexte là, c'est le plus beau cadeau que peut faire un militant évangélique à quelqu'un qui pourrait devenir un simple prétexte à l'application stricte d'un droit de meute.
Ce texte, nous en avons besoin car aujourd'hui les temps sont à la vengeance. Radicalité contre radicalité. Pas de quartier.
Alors quand nous sommes animés de cet esprit là, de ce démon là, rappelons nous ce face à face. Qui suis je pour la condamner ? Où sont-ils tous passés ?
AMEN