LE CATÉCHISME DE L'EXTRAVAGANCE , culte du 19 janvier 2025

Prédication par Robert Philipoussi



EXTRAITS DU CULTE DU 19 JANVIER 2025.mp3  (90.62 Mo)

ORGUE, par Emmanuel Mandrin

 

LA SALUTATION 

 

Seigneur dans ta maison je suis heureux, merci de m'y accueillir

 

[DEBOUT]

 

Ps 84, page 98, strophes 1 et 2

 

LA LOUANGE

 

Éternel, Dieu des printemps qui renaissent toujours,

toi qui recommences sans te lasser

et qui, des ruines tires incessamment des créations rajeunies,

quel plus sûr ami aurions-nous que toi

qui nous donnes l’espérance plus forte que les regrets ?

 

Une nouvelle fois, viens nous redire le grand sérieux de la vie,

la beauté de l’effort et la fidélité.

Dis-nous les amours éternelles que la mort ne rompt pas et les joies,

si fermement plantées, qu’aucun vent d’orage ne peut les déraciner.

 

Amen.

 

Que nos chants soient joyeux, puisque nous prenons le … page …. pour y chanter les strophes...

CHANT Ps 81, page 96, strophes 1, 3, 4, 7

 

[ASSIS]

 

LA PRIÈRE DE CONVERSION [LECTEUR]

 

A qui crierai-je, Seigneur, à qui aurai-je recours, si ce n’est à vous ?

Tout ce qui n’est pas Dieu ne peut pas remplir mon attente. C’est Dieu même que je demande et que je cherche ; et c’est à vous seul, mon Dieu, que je m’adresse pour vous obtenir.

Ouvrez mon cœur, Seigneur ; entrez dans cette place rebelle que les vices ont occupée. Ils la tiennent sujette ; entrez-y comme dans la maison du fort ; mais liez auparavant le fort et puissant ennemi qui la maîtrise et prenez ensuite les trésors qui y sont.

Seigneur, prenez mes affections que le monde avait volées ; volez vous-même ce trésor, ou plutôt reprenez-le puisque c’est à vous qu’il appartient, comme un tribut que je vous dois, puisque votre image y est empreinte.

Vous l’y avez formée, Seigneur, au moment de mon baptême, qui est ma seconde naissance ; mais elle est tout effacée. L’idée du monde y est tellement gravée, que la vôtre n’est plus connaissable.

Vous seul avez pu créer mon âme : vous seul pouvez la créer de nouveau ; vous seul avez pu former votre image : vous seul pouvez la reformer et y réimprimer votre portrait effacé, c’est-à-dire Jésus-Christ qui est votre image et le caractère de votre substance.

 

Blaise Pascal

 

 

CHANT Ps 65, page 76, strophe 1

 

 

L'ANNONCE DU PARDON

 

Le Seigneur des mondes qui t'as créé,

Celui qui te guides ;

Qui te nourris et qui te donnes à boire.

Qui te guéris ;

Qui décides de ta mort,

puis te rendras la vie.

C'est de Lui que que tu peux espérer le pardon de tes fautes

Qu'il t'accorde la Sagesse,

et te compte au nombre des Justes !

T'assiste au dernier jour !

Au jour où ni la fortune, ni les enfants

ne seront d'aucun secours,

Et où seul comptera pour l'humain

de s'en remettre à Dieu 

 

inspirée par le Coran, Sourate XXVI

 

[DEBOUT]

 

CHANT Ps 65, page 76, strophe 2,

 

 

LA VOLONTÉ DE DIEU [LECTEUR] un des textes du jour

1 Co 12.4-11 

 

4 Or il y a diversité de dons de la grâce, mais c'est le même Esprit ; 5 diversité de services, mais c'est le même Seigneur ; 6 diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. 8 En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9à un autre, de la foi, par le même Esprit ; à un autre, des dons de guérison, par l'unique Esprit ; 10 à un autre, la capacité d'opérer des miracles ; à un autre, celle de parler en prophète ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, diverses langues ; à un autre, l'interprétation des langues. 11Mais c'est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il le décide.

 

CHANT Ps 65, page 76, strophes 3, 4 et 5

 

LA PRIÈRE D'ILLUMINATION [LECTEUR] début de la prière du matin de Jean Calvin

 

Fais-moi entendre, dès le matin, ta bonté, car je me suis confié en toi ; fais-moi connaître le chemin où je dois marcher, car j’ai élevé mon âme à toi. Eternel, délivre-moi de mes ennemis ; je me suis retiré vers toi. Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton bon Esprit me conduise dans le droit chemin. (Ps 143 ,8-10)

 

 

 

 

LECTURE [LECTEUR]

 

Jn 2.1-12

 

1 Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. 2 Jésus aussi fut invité aux noces, ainsi que ses disciples. 3Comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin. 4Jésus lui répond : Femme, qu'avons-nous de commun en cette affaire ? Mon heure n'est pas encore venue. 5Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu'il vous dira. 6Il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune deux ou trois mesures. 7Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces jarres. Ils les remplirent à ras bord. 8– Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'organisateur du repas. Ils lui en portèrent. 9Quand l'organisateur du repas eut goûté l'eau changée en vin – il ne savait pas d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient – il appelle le marié 10et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis, quand les gens sont ivres, le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.

11 Tel fut le commencement des signes de Jésus, ce qu'il fit à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples mirent leur foi en lui.

12 Après cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.

 

ORGUE BREF

 

LA PRÉDICATION , par Robert PHILIPOUSSI 

NB: la seconde partie de la prédication " audio" est plus résumée que le texte intégral fourni ci-dessous
 

Beaucoup de récits particuliers des évangiles sont conçus pour chacun permettre une catéchèse complète de la vie et du message du Christ. Beaucoup sont des passages: d'un piège à une libération de ce piège, d'une mort certaine à un relèvement, d'une parole contenue à une parole proclamée, d'une impasse à un nouvel horizon. Ces récits particuliers, joie aujourd'hui des exégètes étaient pour l'audience et pour les catéchumènes des premières églises des croyants au Christ, des façons de raconter de façon subtilement codée la vie et le ministère entier du Christ. Parfois de sa naissance, de sa venue dans le monde comme dans telle ou telle ville, et toujours jusqu'à sa résurrection. 

Puisque tous les évangiles ont été écrits après la résurrection. Cet événement senti, reçu, a donné à certains l'envie, le désir, l'obligation même de se rappeler, de compiler, d'écrire, de raconter ce qu'il s'était passé, dans la certitude qu'ils n'étaient pas les chroniqueurs d'un passé, mais les révélateurs de l'intensité d'un nouveau présent. Sans la tempête mentale de la résurrection, toute ces histoires seraient restées lettres mortes.

 

Ici, dans notre texte du jour dans Jean, cela en devient presque flagrant. Le code est beaucoup moins caché que dans d'autres récits.

 

Déjà, la formule inaugurale: "le troisième jour" . Celle-ci nous envoie directement dans le narratif connu de la résurrection. Le code est limpide.

 

Dans cet univers parallèle tout est déjà accompli. Mais il faut raconter pour révéler à ceux et celles qui n'étaient pas là. Ici, la véritable biographie de Jésus commence on va dire « biologiquement » . Par cette mère qui donc était déjà "là" (verset 1). Une femme qui, avant toute biographie humaine, donc avant tout récit d'une vie, même la vie de nous, anonymes, est forcément là. Une femme est toujours là, d'abord là. Et cette femme du récit commun à toute l'humanité prend toujours le nom, la fonction en somme, de mère.

 

Puis, dans notre texte du jour, tout aussi naturellement, Jésus arrive. Invité.

 

Il y a deux questions de philosophie primale que tout un chacun nous nous sommes posés, souvent très tôt, dans l'enfance. Où étions-nous avant d'arriver? Classique. Puis, étions-nous ? Et comment penser cela ?

Et l'autre, une question plus adolescente : puisque nous sommes là, y avons nous été invités ? Ou bien y sommes nous des intrus.? Y avons nous été projetés, voire déportés? 

Jésus dans les évangiles, vous l'avez remarqué, est un peu les deux, mais le mot grec veut d'abord dire «  appelé ». C'est ce mot grec qui entre aussi dans la composition, en grec du mot «  église » , qui est une assemblée issue d'un appel, ou d'une invitation. 

Dans cette introduction d'une densité considérable: nous avons: le début de la vie de tout le monde, le début de la vie de Jésus, les questions primordiales de notre sens au monde, la définition- et on le verra le cadre, d'une église qui est à la fois un événement issu d'une appel, mais aussi cette instance qui lance un appel à Jésus, et à son Esprit pour que celui-ci vienne dans notre monde, notre église assemblée, notre fête.

 

Maintenant, après avoir découvert cette densité, déroulons ce récit de façon linéaire.

 

Les disciples de Jésus suivent . On apprend donc que Jésus est le maître d'une école particulière, celle de l'évangile, avec ses disciples, ses élèves. 

 

Dans cet univers "post-pascal", tout devient maintenant à la fois extravagant mais aussi très significatif. 

Extravagant : Jésus congédie sa mère en l'appelant "femme" et en lui disant explicitement qu'ils n'ont rien en commun. 

Ce qui, à chaque époque, est un comportement assez répréhensible, mais encore plus dans la mentalité de ces temps et lieux là. 

Dans le décalogue, vous le savez on lit l'impératif, car c'en est un, d'honorer son père et sa mère. Jésus contrevient parfaitement, à cet impératif là.

 

Jésus est déjà présenté ici comme s'il était délié des contingences héréditaires ou biologiques. Comme si finalement, il était déjà ressuscité, débarrassé des linéaments génétiques et généalogiques dans lesquels nous, terrestres, nous sommes enserrés, pour le pire et le meilleur. Tous ces fils utiles, pour nous représenter face à nous-mêmes, et aussi pour exister face aux autres (anecdote). 

 

Extravagantes encore aussi ces jarres qui, délaissées de leur fonction rituelle, celles de servir aux ablutions, vont devoir être remplies par environ 700 litres d'eau pas forcément potable et donc (environ) 700 litres de vin à boire ! De quoi s'enivrer jusqu'à la fin du temps. C'est pour cela que je vous ai mis dans votre feuille de culte, le tableau au décor anachronique de Veronèse, et quelques uns de ses détails, pour témoigner de cette extravagante ampleur. Et ici on a aussi, en termes de catéchèse destinée à ceux et celles qui se convertissent à ce mouvement multiforme des premiers croyants au Christ, une représentation des noces, extravagantes s'il en est, dite de l'agneau. On a une représentation du festin final de la fin du Temps.

 

Il ne s'agit donc pas ici de n'importe quelles noces.

 

Ce signe des noces de Cana, le premier est aussi le plus connu des signes de Jésus (en effet, je crois que la plupart des gens savent au moins que Jésus marche sur l'eau d'une part et qu'il change l'eau en vin d'autre part). 

Mais c'est aussi le signe qui devient diapason du thème du changement qui est le marqueur de la conversion du catéchumène. Il n'y a pas que l'eau, et loin de là, qui se transforme dans ce récit.

 

La mère, qui est je le rappelle le titre d'un personnage, redevient "femme" et donc peut devenir disciple (on l'a vu); Jésus, lui-même, on l'a vu, n'est plus simplement le fils de sa mère à qui il annonce n'avoir plus aucun lien, mais il est déjà le fils de l'humanité entière.

Mais aussi :

 

La matière rituelle n'est plus un élément naturel impérissable et cyclique (comme l'eau), mais devient une fabrication humaine et périssable (le vin) qui est fragile, précieuse, enivrante, comme la vie urgente qui se boit jusqu'à la lie et se volatilise. On a ici un marqueur important. Avant, cette eau symbolisait la pérennité d'une religion et de ses pratiques essentiellement mémorielles ou et respectueuses et maintenant le vin désigne quelque chose à saisir ici et maintenant, car cela va disparaître. 

Dans le même ordre d'idées symboliques: on cesse les ablutions, les devoirs religieux parce que désormais il est temps d'aller aux noces. Il n'est plus temps d'attendre. Le temps presse.

 

Cette foi des premiers croyants au Christ ne peut pas se comprendre sans avoir conscience que tous ces évangiles ont été écrits par ceux et pour ceux qui se vivaient dans la fin des temps.

 

Cette eau et ce rouge du début de cet évangile renvoient à la fin de ce même évangile quand "un des soldats lui transperça le côté avec une lance; aussitôt il en sortit du sang et de l’eau" (Jn 19, 34). On voit ici un effet de construction de l'évangile de Jean.

Discrètement, ces Noces de Cana annoncent aussi la mort de Jésus.

Mais ce n'est pas fini, les changements.

Les serviteurs aussi changent (le mot ici ne désigne pas des esclaves mais bel et bien des employés en service (en français: diacres). 

 

Dans cette assemblée mondaine, ils ne faisaient auparavant qu'obéir aux ordres. Désormais, ils sont les seuls à "savoir "(verset 9). Un verbe très important.

Le récit envoie aussi un message à tous les "serviteurs" que nous ferions bien de réaliser que nous sommes, en méditant sur ce privilège d'avoir été des témoins. Donc d'avoir « su ». Je l'ai toujours pensé, à l'encontre je crois de la conception commune, que «  croire » c'est aussi «  savoir » mais ce savoir se refuse à l'universalité. Il est un savoir, intime, pudique, et néanmoins extrêmement solide.

Quand nous disons «  amen » , nous convoquons à partir de l'hébreu, ce qui est vrai, ce qui est établi, ce qui est solide.

 

Notons au passage que l''organisateur du repas congratule le marié sur la qualité du vin mais lui ne sait ni ne connait rien. 

On peut aussi noter de façon heureuse que tous les invités profitent de l'abondance sans rien savoir (ce qui peut conforter un serviteur du Christ dans son choix de ne pas forcément expliciter au nom de qui il agit pour le bien de tous).

 

 

Mais le changement le plus notable est qu'après cet événement, ses disciples dit ce texte "crurent en lui". Ah bon ? Pourtant, ils étaient des disciples. Il leur manquait donc probablement quelque chose. Qui peut-être nous manque à nous aussi?

 

Un message dans ce cas on ne peut plus explicite destiné à tous les "disciples" qui rechignent à simplement avoir une véritable et solide confiance, pour passer de la condition du disciple qui suit, à la condition du disciple qui sait parce qu'il a été témoin.

 

Voilà. Je voulais ce matin simplement re-concevoir cette prédication comme une invitation à aller revoir ce texte, qui, bien qu'on puisse en dire bien d'autres choses, est selon moi avant tout un manifeste de la foi au Christ ressuscité, une description méthodique qu'après cette accomplissement, rien n'est plus pareil, que tout a changé. Et c'est un message vitaliste adressé aux premiers croyants qui ont conscience que le monde ancien a disparu.

 

Mais si la prédication analytique est terminée, voici maintenant le sermon.

Car vous l'avez deviné, c'est aussi un message pour nous, car tous les changements que je viens de détailler, ce sont les changements qui devraient en chacun de nous être manifestes, comme autant de signes de notre conversion, de notre metanoia du bouleversement de notre intelligence comme le dit mieux le grec du nouveau testament. Oh mon Dieu, comme nous en sommes loins ! 

 

La première des conditions pour la conversion est de nous remettre dans le sentiment d'urgence, celui que vivait les premiers chrétiens.

Ce sera toujours mieux que de faire défiler nos jours, ou de tenter de tuer le temps. Frères et sœurs, nous n'avons pas le temps. Les premiers chrétiens n'avaient pas le temps. Personne n'a jamais eu le temps. À cause de la mort, tout simplement, nous devrions savoir que nous n'avons pas le temps. Mais cette fameuse mort, elle est aussi, dans ce récit prodigieux, parfaitement intégrée; intégrée et simultanément dépassée. Les premiers croyants au Christ n'ont pas le temps pour continuer à mettre la mort à la place centrale, déterminante, exclusive. définitive. Ce problème est dépassé. Mort, où est ta victoire, dira crânement l’apôtre Paul, bien avant Jean.

 

Ensuite , nous devrions être débarrassés des liens de notre généalogie, ces liens ne devraient plus face à l'évangile, face à Dieu, face à son incandescente présente que nous refusons d'admettre, tous ces liens, ces linéaments, ne devraient plus continuer à nous définir, mais voilà nous avons tellement peur du vide, que nous préférons nous réfugier dans le ressassement identitaire, comme si nous étions une marionnette dépendante exclusivement de ses fils qui l'agitent. Bienvenus dans les Noces de Cana, dans l'extravagance évangélique, alors, ça fait quoi de marcher débarrassé de tes fils ?

 

Ensuite, très important, nous débarrasser de la monstruosité inutile de ses jarres remplies d'eau pour nos rituels convenus d'une religion. Pas le protestantisme, pas le christianisme, mais la nôtre de religion, celle dont nous sommes le pape, le prêtre, le diacre, l'esclave, notre religion personnelle et intime dont nous croyons encore une fois qu'elle nous définit, qu'elle est le socle de notre identité, alors qu'elle n'est que trop souvent l'expression de notre peur d'admettre Dieu, autrement que comme un élément dans un système de croyance, alors qu'il est Dieu et qu'il doit rire de la place annexe que nous lui laissons, même pour moi pasteur, dont la fonction est d'annoncer l'évangile et d'animer une église, je trouve ridicule la place que je lui laisse. Heureusement, qu'il est annoncé qu'il me pardonne chaque dimanche de ma méprise à son sujet. La vidange joyeuse de ses jarres devrait être notre priorité pour enfin connaître cette ivresse extravagante qui était impensable lorsqu'elle était régulée par notre religiosité personnelle, auto-fictionnelle, bien pratique, bien ordonnée.

 

Débarrassés , nous devrions l'être aussi de notre prédisposition à répéter partout qu'en matière de foi, nous ne savons rien, débarrassés nous devrions être de cette unanimité de conviction de laisser la foi dans le domaine des sentiments vagues, ou des idées platoniques, quelques vagues impressions de paréidolies dans un ciel nuageux. Oh tu as vu, c'est beau. Ça fait réfléchir.

La foi, c'est la confiance en Dieu, c'est aussi la confiance de Dieu. Et la confiance c'est concret, on sait si l'on a la confiance, comme on dit dans le midi, ou si on ne l'a pas. Même si je ne peux pas le prouver aux autres, parce que je ne suis pas un fou de Dieu, je sais que Dieu existe car je peux le prouver à moi-même. Les serviteurs ne croient pas vaguement, ils ne doutent pas. Ils ont vu le miracle. Et eux, dans ce texte, c'est aussi nous, les diacres. Les serviteurs quelconques, peut-être, mais pas forcément inutiles. Arrêtons de proclamer notre inutilité, débarrassons enfin nous de cette permanente apologie du doute en matière de foi. Le doute, il faut le réserver à l'analyse, à l'étude, au fast checking des élucubrations de nos dirigeants, à certains discours officiellement amoureux, à ce que vous voulez, au bulletin météo, mais pas à notre propre foi. 

J'ai tellement entendu de gens, chrétiens pratiquants, me faire l'apologie du doute, et sur ce point n'avoir d'ailleurs aucune espèce de doute, que j'ai moi-même, à leur égard, un sérieux doute. Pourquoi ne pas enfin t'avouer à toi-même que tu crois en Dieu parce qu'au fond de toi tu sais qu'il existe? Pourquoi ne pas l'assumer? Pourquoi ne pas te réjouir de sa compagnie ? Ne pas douter de sa foi, c'est sans doute le meilleur moyen de ne pas écraser les autres, par compensation avec notre foi branlante.

 

Etc. Vous relirez les noces de Cana, et verrez si tous les changements qui se produisent dans ce récit vous parlent, vous donnent envie de conversion, vous relèvent, vous ressuscitent.

Mais je dirai surtout , il faut relire les noces de cana, pour enfin passer du stade de bon élève au stade de disciples véritablement croyants.

 

Bienvenus aux Noces de Cana. AMEN

 

ORGUE

 

LA CONFESSION DE FOI [ENSEMBLE]

Je crois en Dieu, notre créateur, il est amour

Je crois en Jésus-Christ, notre Seigneur

Il a témoigné, il a soigné, il a écouté, il a guéri, il a souffert, il a été assassiné, il a été relevé

Présent dans nos vies, il nous pardonne

Il nous montre le chemin, lumière du monde

Son règne dépasse le temps

Malgré notre faiblesse, je crois que Dieu place sa confiance en nous

Je crois qu’en Jésus-Christ, Dieu se présente comme l’espérance des humains et l’humain comme l’espérance de Dieu

Je crois en l’Esprit présent au monde et au cœur de la création

L’Esprit donne la paix , crée et recrée la vie et le monde, le dynamise et le conduit vers son Règne

Je crois à la communion de tous dans la foi, l’espérance et l’amour

Je crois à l’amour plus fort que la mort

Je crois à la vie éternelle Amen

 

CHANT Ps 62, page 74, les 5 strophes

 

ANNONCES ET OFFRANDE [ORGUE ACCOMPAGNE LA DURÉE DE L'OFFRANDE]

 

 

 

 

 

 

 

LA PRIÈRE D'INTERCESSION [LECTEUR] 

Cette prière vient des archives d’un camp de concentration en Allemagne

 

Paix à tous les hommes de mauvaise volonté !

Que cesse toute vengeance et tout appel au châtiment.

Les crimes dépassent toute mesure,

il y a trop de martyrs...

 

Aussi, ne mesure pas leurs souffrances au poids de ta justice,

Seigneur,

et ne laisse pas ces souffrances à la charge des bourreaux,

pour leur faire payer une terrible facture.

Que tout soit payé d’une autre manière.

 

Inscris en faveur des bourreaux,

des délateurs,

des traîtres

et de tout homme de mauvaise volonté,

le courage et la force spirituelle des autres,

leur humilité,

leur dignité,

leur lutte intérieure constante et leur indicible espérance,

le sourire qui étanche leurs larmes,

leur amour,

leurs cœurs brisés qui demeurent fermes et confiants à la mort même, oui,

jusqu’aux moments de la plus extrême faiblesse...

 

Que tout cela soit déposé devant Toi,

ô Seigneur,

pour le pardon des péchés,

comme rançon pour le triomphe de la justice.

Que le bien soit compté, non le mal !

 

Et que les victimes restent dans le souvenir de ceux qui les persécutent,

non comme un cauchemar,

non comme des spectres attachés à leurs pas,

mais comme des soutiens dans leur propre effort

pour réduire la furie de leurs passions criminelles.

 

Nous ne demandons rien de plus.

 

Et quand tout cela sera fini,

donne aux victimes de vivre,

Seigneur,

hommes parmi les hommes,

et que la paix revienne sur notre pauvre terre,

paix pour tous les hommes de bonne volonté

et pour tous les autres.

 

NOTRE PÈRE

 

ORGUE BREF

 

APPRENTISSAGE DE DEUX CHANTS

 

CHANT (apprentissage) 53-11, page 874

CHANT (apprentissage) Ps 96, page 108, strophes ad lib

 

BÉNÉDICTION

 

ORGUE FINAL

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