Nous prions :
Seigneur, nous voici devant toi pour entendre la parole que tu veux nous dire aujourd'hui. Permet que dans les paroles humaines que nous allons entendre, nous puissions chacun entendre dans notre cœur la parole que tu veux nous adresser aujourd'hui pour nous. Viens toi-même nous donner ton Esprit afin que de ces paroles puisse découler la nourriture spirituelle dont nous avons besoin pour avancer sur notre route
1 Thessaloniciens 3.12
12Que le Seigneur fasse foisonner et abonder votre amour les uns pour les autres et pour tous
Luc 21.25
25Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et, sur la terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots ; 26les humains rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Jérémie 33.14-16
14Les jours viennent – déclaration du SEIGNEUR – où je réaliserai la parole de bonheur que j’ai dite sur la maison d’Israël et sur la maison de Juda. 15En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice ; il agira dans le pays selon l’équité et la justice. 16En ces jours-là Juda sera sauvé, Jérusalem demeurera en sécurité ; et voici comment on l’appellera : « Le SEIGNEUR est notre justice. »
PREDICATION BREVE
Une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots.
Les humains rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre habitée Car les puissances des cieux seront ébranlées
C'est un des textes du jour tiré de l'évangile de Luc. Il y a de quoi être surpris.
En tant que prédicateur d'une religion, je pourrais dire : vous voyez, c'était écrit. Je pourrais donc à la peur, ajouter un élément supplémentaire : le destin. Je pourrais faire des punchlines du genre " c'est écrit dans le texte comme c'est écrit dans le ciel". Je pourrais en tant que prédicateur religieux, parler d'une traçabilité entre une volonté transcendante, et vengeresse, et ce qui nous arrive. Si vous n'étiez pas cultivés, si vous n'aviez pas hérité du don d'incredulité et d'un certain amour de la rationalité, vous me croiriez. Si vous n'aviez rien d'autre à croire, vous me croiriez, si vous n'aviez rien d'interessant à faire, vous me croiriez.
Pourtant ces textes d'apocalypse font partie d' une mise en scène périodique. Ils ressortent à chaque temps de l'Avent dans nos Eglises. Et bien sûr, à chaque fois, ils prennent une densité particulière, parce que ce sont des textes puissants, et qu'à chaque fois ils résonnent. Parce que notre monde, nos mondes sont fragiles, inconstants, dangereux et comme se le disait Noé pendant 40 jours : Nous sommes une humanité embarquée dans une arche incertaine et flottante.
Qui se souvient du dimanche 26 décembre 2004, à 7 h 58, heure locale, qu'un un tremblement de terre de magnitude 9,3 se produisit au large de l'Indonésie déclenchant un tsunami dévastateur qui fait plus de 220 000 morts. Bruit de la mer et des flots.
Ces textes d'apocalypse sont une mise en scène axée sur le fait qu'il nous faudrait nous préparer à la venue du Christ à Noël. Mais, le prédicateur que je suis ne veux pas collaborer à cette mise en scène-là. D'une part parce que ces textes, en l'occurence de Luc, ne parlent pas de notre époque, mais illustrent une croyance de l'époque des premières communautés qui ont vu en Jésus le Messie et qui croyaient à son retour imminent. Mais c'était il y a plus de 2000 ans, et nous sommes maintenant. Et d'autre part, selon moi, mais peut être je me trompe, le Christ est déjà venu, et je sais que la fête de Noël est devenue officielle au 6e siècle après Jésus Christ. La seule apocalypse, mot qui veut dire "dévoilement" ou "révélation" c'est la révélation d'une parole de Dieu enfouie , que Jésus en homme particulièrement inspiré, le plus brillant des fils de Dieu, a déterré. Le trésor caché, il l'a dévoilé. On ne comprenait plus rien. Il a parlé. Cela a transformé la vie des gens. Cela a créé une nouvelle communion. Et évidemment, ce fils de Dieu a été révéré, hélas de moins en moins pour ce qu'il a dit, mais de plus en plus pour lui-même, comme s'il était un Dieu. Alors on fête sa naissance, et même disons le sa parodie de renaissance chaque année et chaque année une certaine mise en scène nous obligerait à interpréter les soubresauts du monde comme autant de signes annonciateurs de sa venue. Mais des soubresauts, il y en a toujours eu. Mais Jésus lui n'est venu qu'une fois.
Alors non, n'ajoutons pas du destin à la peur. Ne mélangeons pas tout.
C'est pourquoi j'ai interverti l'ordre des textes du jour. J'ai voulu mettre en premier cet encouragement de Paul à l'Eglise de Thessalonique, qui m'a semblé très bon à entendre :
12Que le Seigneur fasse foisonner et abonder votre amour les uns pour les autres et pour tous
Des étudiants de science po interviewés vendredi pendant les hommages aux Invalides le disaient : "je sais que c'est basique, que ça a l'air bête, mais je crois que l'amour c'est le plus inter...(elle s'est reprise...elle ne pouvait plus rester dans la logique de l' interessement), c'est le plus important. Je sais que c'est premier degré et tout mais ...
Mais non, ce n'est pas premier degré. Qu'il foisonne cet amour ! Qu'il abonde, des uns pour les autres et pour tous...Et s'ils nous tuent, au moins nous aurons aimé, au moins nous aurons été aimés!
Même à science po. Même dans une Eglise. Moi aussi j'ai envie d'être basique. Aimons nous les uns les autres ! En tous les cas, c'est le moment !
Ensuite j'ai pris ce texte de Luc, où la terre souffre, où la terreur et l'angoisse se répand. Car c'est notre actualité, comme c'était l'actualité de nos terres il y a jusqu'au milieu du siècle dernier, comme ça l'est dans beaucoup d'endroits du monde.
Ce que ces textes apocalyptiques disent, ce n'est pas: attention, préparez vous, c'est la catastrophe qui existe, le monde va être subverti, ils disent, et hélas puisqu'ils résonnent encore : que rien ne change jamais. Et ça, c'est catastrophique, mais c'est une catastrophe chronique.
Et ensuite, j'ai fait appel à Jérémie. Un prophète. Il la connait cette chronicité du malheur, dont la Bible nomme le background : le péché, autrement traduit par "le manquement". Quand on se fixe des buts illusoires, évidemment on manque sa cible, et on fait payer cette erreur à quelqu'un d'autre.
Le péché: l'enchainement constant des vengeances et des injustices. Des dettes éternelles, sans pardon, qui traversent les générations. La condition humaine. Pour moi, le péché, c'est la part absurde de la création. Jérémie, prophète connait cet enchainement. Pourtant, il prophétise que cela va cesser : il dit :
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice ; il agira dans le pays selon l’équité et la justice. 16En ces jours-là Juda sera sauvé, Jérusalem demeurera en sécurité ; et voici comment on l’appellera : « Le SEIGNEUR est notre justice. »
Beaucoup d'emphase, mais répérons les mots: équité, justice, salut et sécurité. Justice et sécurité, ensemble. Au passage.
La prophétie ne parle pas au futur, même si nous lisons un futur. Elle parle à l'inacompli, elle parle d'une action en train de se faire. Dans les dix commandements, vous avez cela : tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela. Mais dans ces dix commandements, il y en a deux à l'impératif . Qui ne sont donc pas de la prophétie mais sans doute des impératifs à ce que la prophétie se réalise. Il y en a deux. C'est d'abord : honore ton père et ta mère. Ah bon pourquoi ? Mais pour que tu saches d'où tu viens. Pour tu ne te crois pas " sorti de rien", que tu n'oublies d'où tu viens. Ne serait ce que pour le savoir. Par ailleurs la Bible dit aussi que ce père et cette mère, l'humain doit les quitter. Quitter n'empeche pas d'honorer, c'est à dire simplement de ne pas renier son origine quelle qu'elle ait pu être.
Et l'autre commandement impératif, c'est celui de la cessation, périodique, de la remise de la dette périodique, de la mise en jachère périodique.
Sans ces deux impératifs, tout ce qui est inacompli le restera, rien d'adviendra. La chronicité restera. La productivité du péché continuera à s'alimenter. Mais Jérémie, comme tous les prophètes, en a marre. Ecoutez, ces commandements ne sont pas si compliqués, ils ne sont pas reservés à des ascètes illuminés et sophistiqués. Cessons d'alimenter le péché, et nous trouverons la joie, de recevoir, d'aimer, et de donner.
Merci à tous ceux qui ont donné pour ce que ce moment se passe, merci à cette jeune fille de science po, et arrêtons de révasser à un monde meilleurs. Faisons le.
AMEN
Seigneur, nous voici devant toi pour entendre la parole que tu veux nous dire aujourd'hui. Permet que dans les paroles humaines que nous allons entendre, nous puissions chacun entendre dans notre cœur la parole que tu veux nous adresser aujourd'hui pour nous. Viens toi-même nous donner ton Esprit afin que de ces paroles puisse découler la nourriture spirituelle dont nous avons besoin pour avancer sur notre route
1 Thessaloniciens 3.12
12Que le Seigneur fasse foisonner et abonder votre amour les uns pour les autres et pour tous
Luc 21.25
25Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et, sur la terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots ; 26les humains rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Jérémie 33.14-16
14Les jours viennent – déclaration du SEIGNEUR – où je réaliserai la parole de bonheur que j’ai dite sur la maison d’Israël et sur la maison de Juda. 15En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice ; il agira dans le pays selon l’équité et la justice. 16En ces jours-là Juda sera sauvé, Jérusalem demeurera en sécurité ; et voici comment on l’appellera : « Le SEIGNEUR est notre justice. »
PREDICATION BREVE
Une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots.
Les humains rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre habitée Car les puissances des cieux seront ébranlées
C'est un des textes du jour tiré de l'évangile de Luc. Il y a de quoi être surpris.
En tant que prédicateur d'une religion, je pourrais dire : vous voyez, c'était écrit. Je pourrais donc à la peur, ajouter un élément supplémentaire : le destin. Je pourrais faire des punchlines du genre " c'est écrit dans le texte comme c'est écrit dans le ciel". Je pourrais en tant que prédicateur religieux, parler d'une traçabilité entre une volonté transcendante, et vengeresse, et ce qui nous arrive. Si vous n'étiez pas cultivés, si vous n'aviez pas hérité du don d'incredulité et d'un certain amour de la rationalité, vous me croiriez. Si vous n'aviez rien d'autre à croire, vous me croiriez, si vous n'aviez rien d'interessant à faire, vous me croiriez.
Pourtant ces textes d'apocalypse font partie d' une mise en scène périodique. Ils ressortent à chaque temps de l'Avent dans nos Eglises. Et bien sûr, à chaque fois, ils prennent une densité particulière, parce que ce sont des textes puissants, et qu'à chaque fois ils résonnent. Parce que notre monde, nos mondes sont fragiles, inconstants, dangereux et comme se le disait Noé pendant 40 jours : Nous sommes une humanité embarquée dans une arche incertaine et flottante.
Qui se souvient du dimanche 26 décembre 2004, à 7 h 58, heure locale, qu'un un tremblement de terre de magnitude 9,3 se produisit au large de l'Indonésie déclenchant un tsunami dévastateur qui fait plus de 220 000 morts. Bruit de la mer et des flots.
Ces textes d'apocalypse sont une mise en scène axée sur le fait qu'il nous faudrait nous préparer à la venue du Christ à Noël. Mais, le prédicateur que je suis ne veux pas collaborer à cette mise en scène-là. D'une part parce que ces textes, en l'occurence de Luc, ne parlent pas de notre époque, mais illustrent une croyance de l'époque des premières communautés qui ont vu en Jésus le Messie et qui croyaient à son retour imminent. Mais c'était il y a plus de 2000 ans, et nous sommes maintenant. Et d'autre part, selon moi, mais peut être je me trompe, le Christ est déjà venu, et je sais que la fête de Noël est devenue officielle au 6e siècle après Jésus Christ. La seule apocalypse, mot qui veut dire "dévoilement" ou "révélation" c'est la révélation d'une parole de Dieu enfouie , que Jésus en homme particulièrement inspiré, le plus brillant des fils de Dieu, a déterré. Le trésor caché, il l'a dévoilé. On ne comprenait plus rien. Il a parlé. Cela a transformé la vie des gens. Cela a créé une nouvelle communion. Et évidemment, ce fils de Dieu a été révéré, hélas de moins en moins pour ce qu'il a dit, mais de plus en plus pour lui-même, comme s'il était un Dieu. Alors on fête sa naissance, et même disons le sa parodie de renaissance chaque année et chaque année une certaine mise en scène nous obligerait à interpréter les soubresauts du monde comme autant de signes annonciateurs de sa venue. Mais des soubresauts, il y en a toujours eu. Mais Jésus lui n'est venu qu'une fois.
Alors non, n'ajoutons pas du destin à la peur. Ne mélangeons pas tout.
C'est pourquoi j'ai interverti l'ordre des textes du jour. J'ai voulu mettre en premier cet encouragement de Paul à l'Eglise de Thessalonique, qui m'a semblé très bon à entendre :
12Que le Seigneur fasse foisonner et abonder votre amour les uns pour les autres et pour tous
Des étudiants de science po interviewés vendredi pendant les hommages aux Invalides le disaient : "je sais que c'est basique, que ça a l'air bête, mais je crois que l'amour c'est le plus inter...(elle s'est reprise...elle ne pouvait plus rester dans la logique de l' interessement), c'est le plus important. Je sais que c'est premier degré et tout mais ...
Mais non, ce n'est pas premier degré. Qu'il foisonne cet amour ! Qu'il abonde, des uns pour les autres et pour tous...Et s'ils nous tuent, au moins nous aurons aimé, au moins nous aurons été aimés!
Même à science po. Même dans une Eglise. Moi aussi j'ai envie d'être basique. Aimons nous les uns les autres ! En tous les cas, c'est le moment !
Ensuite j'ai pris ce texte de Luc, où la terre souffre, où la terreur et l'angoisse se répand. Car c'est notre actualité, comme c'était l'actualité de nos terres il y a jusqu'au milieu du siècle dernier, comme ça l'est dans beaucoup d'endroits du monde.
Ce que ces textes apocalyptiques disent, ce n'est pas: attention, préparez vous, c'est la catastrophe qui existe, le monde va être subverti, ils disent, et hélas puisqu'ils résonnent encore : que rien ne change jamais. Et ça, c'est catastrophique, mais c'est une catastrophe chronique.
Et ensuite, j'ai fait appel à Jérémie. Un prophète. Il la connait cette chronicité du malheur, dont la Bible nomme le background : le péché, autrement traduit par "le manquement". Quand on se fixe des buts illusoires, évidemment on manque sa cible, et on fait payer cette erreur à quelqu'un d'autre.
Le péché: l'enchainement constant des vengeances et des injustices. Des dettes éternelles, sans pardon, qui traversent les générations. La condition humaine. Pour moi, le péché, c'est la part absurde de la création. Jérémie, prophète connait cet enchainement. Pourtant, il prophétise que cela va cesser : il dit :
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice ; il agira dans le pays selon l’équité et la justice. 16En ces jours-là Juda sera sauvé, Jérusalem demeurera en sécurité ; et voici comment on l’appellera : « Le SEIGNEUR est notre justice. »
Beaucoup d'emphase, mais répérons les mots: équité, justice, salut et sécurité. Justice et sécurité, ensemble. Au passage.
La prophétie ne parle pas au futur, même si nous lisons un futur. Elle parle à l'inacompli, elle parle d'une action en train de se faire. Dans les dix commandements, vous avez cela : tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela. Mais dans ces dix commandements, il y en a deux à l'impératif . Qui ne sont donc pas de la prophétie mais sans doute des impératifs à ce que la prophétie se réalise. Il y en a deux. C'est d'abord : honore ton père et ta mère. Ah bon pourquoi ? Mais pour que tu saches d'où tu viens. Pour tu ne te crois pas " sorti de rien", que tu n'oublies d'où tu viens. Ne serait ce que pour le savoir. Par ailleurs la Bible dit aussi que ce père et cette mère, l'humain doit les quitter. Quitter n'empeche pas d'honorer, c'est à dire simplement de ne pas renier son origine quelle qu'elle ait pu être.
Et l'autre commandement impératif, c'est celui de la cessation, périodique, de la remise de la dette périodique, de la mise en jachère périodique.
Sans ces deux impératifs, tout ce qui est inacompli le restera, rien d'adviendra. La chronicité restera. La productivité du péché continuera à s'alimenter. Mais Jérémie, comme tous les prophètes, en a marre. Ecoutez, ces commandements ne sont pas si compliqués, ils ne sont pas reservés à des ascètes illuminés et sophistiqués. Cessons d'alimenter le péché, et nous trouverons la joie, de recevoir, d'aimer, et de donner.
Merci à tous ceux qui ont donné pour ce que ce moment se passe, merci à cette jeune fille de science po, et arrêtons de révasser à un monde meilleurs. Faisons le.
AMEN