TEXTE ET LECTURE DE MATTHIEU
Odilon Redon, Les Yeux clos, 1890 Huile sur carton • 44 × 36 cm • Paris, musée d’Orsay • © Photo RMN (Musée d’Orsay) – Hervé Lewandowski
Lecture suivie Matthieu 27.1-54 NBS
1. Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mettre à mort.
2. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
3. Voyant qu'il avait été condamné, Judas, qui l'avait livré, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent aux grands prêtres et aux anciens,
4. en disant : J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe ? C'est ton affaire.
5. Judas jeta les pièces d'argent dans le sanctuaire et s'éloigna pour aller se pendre.
6. Les grands prêtres ramassèrent les pièces et dirent : Il n'est pas permis de les remettre dans le korbanas, puisque c'est le prix du sang.
7. Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour y ensevelir les étrangers.
8. C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour.
9. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie : Ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix attribué par les Israélites à celui qu'ils ont apprécié,
10. et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
11. Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur lui demanda : Es-tu le roi des Juifs, toi ? Jésus lui répondit : C'est toi qui le dis.
12. Mais il ne répondit rien aux accusations des grands prêtres et des anciens.
13. Alors Pilate lui dit : Tu n'entends pas tout ce dont ils t'accusent ?
14. Mais il ne lui répondit sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.
15. A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier pour la foule, celui qu'elle voulait.
16. Ils avaient alors un prisonnier fameux, appelé Jésus Barabbas.
17. Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas, ou Jésus qu'on appelle le Christ ?
18. Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré.
19. Pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui fit dire : Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en rêve à cause de lui.
20. Les grands prêtres et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire disparaître Jésus.
21. Le gouverneur leur demanda : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent : Barabbas !
22. Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Christ ? Tous répondirent : Qu'il soit crucifié !
23. Il reprit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent de plus belle : Qu'il soit crucifié !
24. Pilate, voyant que cela ne servait à rien, mais que l'agitation augmentait, prit de l'eau, se lava les mains devant la foule et dit : Je suis innocent du sang de cet homme. C'est votre affaire.
25. Tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !
26. Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.
27. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils rassemblèrent autour de lui toute la cohorte.
28. Ils lui ôtèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau écarlate.
29. Ils tressèrent une couronne d'épines qu'ils lui posèrent sur la tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis ils se mirent à genoux devant lui pour se moquer de lui, en disant : Bonjour, roi des Juifs !
30. Et ils lui crachaient dessus, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête.
31. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.
32. En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène nommé Simon, et ils le réquisitionnèrent pour porter sa croix.
33. Arrivés au lieu qu'on appelle Golgotha, ce qui signifie « Lieu du Crâne »,
34. ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire.
35. Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.
36. Puis ils s'assirent pour monter la garde devant lui.
37. On plaça au-dessus de sa tête une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Cet homme est Jésus, le roi des Juifs. »
38. Alors deux bandits sont crucifiés avec lui, l'un à droite, l'autre à gauche.
39. Les passants l'injuriaient en hochant la tête.
40. Ils disaient : Toi qui détruis le sanctuaire et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix !
41. Les grands prêtres, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient :
42. Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d'Israël : qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui !
43. Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit : « Je suis Fils de Dieu ! »
44. Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.
45. Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre.
46. Et vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachthani ? c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
47. Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent ; ils disaient : En voilà un qui appelle Elie.
48. Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vin aigre ; il la fixa à un roseau pour lui donner à boire.
49. Mais les autres dirent : Laisse, voyons si Elie va venir le sauver.
50. Jésus poussa encore un grand cri et rendit l'esprit.
51. Alors le voile du sanctuaire se déchira en deux, d'en haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
52. les tombeaux s'ouvrirent et les corps de beaucoup de saints endormis se réveillèrent.
53. Sortis des tombeaux après son réveil, ils entrèrent dans la ville sainte et se manifestèrent à beaucoup de gens.
54. Voyant le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande crainte et dirent : Celui-ci était vraiment Fils de Dieu.
1. Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mettre à mort.
2. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
3. Voyant qu'il avait été condamné, Judas, qui l'avait livré, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent aux grands prêtres et aux anciens,
4. en disant : J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent : Que nous importe ? C'est ton affaire.
5. Judas jeta les pièces d'argent dans le sanctuaire et s'éloigna pour aller se pendre.
6. Les grands prêtres ramassèrent les pièces et dirent : Il n'est pas permis de les remettre dans le korbanas, puisque c'est le prix du sang.
7. Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour y ensevelir les étrangers.
8. C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour.
9. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie : Ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix attribué par les Israélites à celui qu'ils ont apprécié,
10. et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
11. Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur lui demanda : Es-tu le roi des Juifs, toi ? Jésus lui répondit : C'est toi qui le dis.
12. Mais il ne répondit rien aux accusations des grands prêtres et des anciens.
13. Alors Pilate lui dit : Tu n'entends pas tout ce dont ils t'accusent ?
14. Mais il ne lui répondit sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.
15. A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier pour la foule, celui qu'elle voulait.
16. Ils avaient alors un prisonnier fameux, appelé Jésus Barabbas.
17. Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas, ou Jésus qu'on appelle le Christ ?
18. Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré.
19. Pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui fit dire : Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en rêve à cause de lui.
20. Les grands prêtres et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire disparaître Jésus.
21. Le gouverneur leur demanda : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Ils répondirent : Barabbas !
22. Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Christ ? Tous répondirent : Qu'il soit crucifié !
23. Il reprit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent de plus belle : Qu'il soit crucifié !
24. Pilate, voyant que cela ne servait à rien, mais que l'agitation augmentait, prit de l'eau, se lava les mains devant la foule et dit : Je suis innocent du sang de cet homme. C'est votre affaire.
25. Tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !
26. Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.
27. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils rassemblèrent autour de lui toute la cohorte.
28. Ils lui ôtèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau écarlate.
29. Ils tressèrent une couronne d'épines qu'ils lui posèrent sur la tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis ils se mirent à genoux devant lui pour se moquer de lui, en disant : Bonjour, roi des Juifs !
30. Et ils lui crachaient dessus, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête.
31. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.
32. En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène nommé Simon, et ils le réquisitionnèrent pour porter sa croix.
33. Arrivés au lieu qu'on appelle Golgotha, ce qui signifie « Lieu du Crâne »,
34. ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire.
35. Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.
36. Puis ils s'assirent pour monter la garde devant lui.
37. On plaça au-dessus de sa tête une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Cet homme est Jésus, le roi des Juifs. »
38. Alors deux bandits sont crucifiés avec lui, l'un à droite, l'autre à gauche.
39. Les passants l'injuriaient en hochant la tête.
40. Ils disaient : Toi qui détruis le sanctuaire et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix !
41. Les grands prêtres, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient :
42. Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d'Israël : qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui !
43. Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit : « Je suis Fils de Dieu ! »
44. Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.
45. Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre.
46. Et vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachthani ? c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
47. Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent ; ils disaient : En voilà un qui appelle Elie.
48. Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vin aigre ; il la fixa à un roseau pour lui donner à boire.
49. Mais les autres dirent : Laisse, voyons si Elie va venir le sauver.
50. Jésus poussa encore un grand cri et rendit l'esprit.
51. Alors le voile du sanctuaire se déchira en deux, d'en haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
52. les tombeaux s'ouvrirent et les corps de beaucoup de saints endormis se réveillèrent.
53. Sortis des tombeaux après son réveil, ils entrèrent dans la ville sainte et se manifestèrent à beaucoup de gens.
54. Voyant le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande crainte et dirent : Celui-ci était vraiment Fils de Dieu.
LECTURE MATTHIIEU.mp3 (14.77 Mo)
TEXTE ET LECTURE DU PSAUME 65
Psaumes 65.1-14 NBS
1. Du chef de chœur. Psaume. De David. Chant.
2. Pour toi le silence est louange, ô Dieu, dans Sion ; on s'acquittera des vœux qu'on t'a fait.
3. Toi qui entends la prière, tous viendront à toi.
4. Le poids des fautes me dépasse ; tu feras l'expiation de nos transgressions.
5. Heureux celui que tu choisis et que tu fais approcher, pour qu'il demeure dans les cours de ton temple ! Nous serons rassasiés du bonheur de ta maison, des choses sacrées de ton temple.
6. Par des actions redoutables, avec justice, tu nous réponds, Dieu de notre salut, toi à qui se fient toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer !
7. Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de puissance ;
8. il apaise le mugissement des mers, le mugissement de leurs flots, et le tumulte des peuples.
9. Ceux qui habitent les extrémités du monde sont dans la crainte à cause de tes signes ; tu remplis de cris de joie l'orient et l'occident.
10. Tu t'occupes de la terre et tu lui donnes l'abondance, tu la combles de richesses ; le canal de Dieu est plein d'eau ; tu prépares le blé quand tu la prépares ainsi.
11. En abreuvant ses sillons, en aplanissant ses mottes, tu la détrempes par des ondées, tu bénis ses germes.
12. Tu couronnes l'année de tes biens, et tes sentiers ruissellent de sève ;
13. ils ruissellent, les pâturages du désert, et les collines se ceignent d'allégresse ;
14. les prés se recouvrent de petit bétail, et les vallées se revêtent de blé. Les acclamations et les chants retentissent.
1. Du chef de chœur. Psaume. De David. Chant.
2. Pour toi le silence est louange, ô Dieu, dans Sion ; on s'acquittera des vœux qu'on t'a fait.
3. Toi qui entends la prière, tous viendront à toi.
4. Le poids des fautes me dépasse ; tu feras l'expiation de nos transgressions.
5. Heureux celui que tu choisis et que tu fais approcher, pour qu'il demeure dans les cours de ton temple ! Nous serons rassasiés du bonheur de ta maison, des choses sacrées de ton temple.
6. Par des actions redoutables, avec justice, tu nous réponds, Dieu de notre salut, toi à qui se fient toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer !
7. Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de puissance ;
8. il apaise le mugissement des mers, le mugissement de leurs flots, et le tumulte des peuples.
9. Ceux qui habitent les extrémités du monde sont dans la crainte à cause de tes signes ; tu remplis de cris de joie l'orient et l'occident.
10. Tu t'occupes de la terre et tu lui donnes l'abondance, tu la combles de richesses ; le canal de Dieu est plein d'eau ; tu prépares le blé quand tu la prépares ainsi.
11. En abreuvant ses sillons, en aplanissant ses mottes, tu la détrempes par des ondées, tu bénis ses germes.
12. Tu couronnes l'année de tes biens, et tes sentiers ruissellent de sève ;
13. ils ruissellent, les pâturages du désert, et les collines se ceignent d'allégresse ;
14. les prés se recouvrent de petit bétail, et les vallées se revêtent de blé. Les acclamations et les chants retentissent.
LECTURE PSAUME 65.mp3 (4.03 Mo)
Commentaire
Mark Rothko, Orange and yellow, 1956 Huile sur toile • 231,1 × 180,3 cm • Buffalo, Albright-Knox Art Gallery • © 1998 Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko / Adagp, Paris / Albright-Knox Art Gallery
J'ai toujours eu un peu de mal, avec le "vendredi saint". Ce n'est pas par ce que j'appellerais un "excès" de protestantisme. À ce compte là, on ne célébrerait plus rien, si on invoquait en permanence la permanence du salut déjà acquis.
Non, célébrer le vendredi saint me met dans un certain malaise puisque cette célébration est tout simplement en contradiction flagrante avec le contexte d'écriture des textes du nouveau testament. Tous les textes du nouveau testament ont été écrits après que des disciples se furent pris ce que j'appellerais "la déflagration de Pâques", autrement dit la ferveur née de cette information transmise comme un feu de brousse: " il est ressuscité ! " Vraiment ?" "Oui, il est vraiment ressuscité !" . Ce qui veut dire que sans ce feu, cette joie, cet étonnement, il n'y aurait jamais eu aucune écriture du nouveau testament, y compris, les textes qui racontent non pas la mort de Jésus, mais une mise à mort complètement inique, une intrication de comédie, de tragédie et de lâcheté individuelle et collective avec une grande insouciance et beaucoup de théâtralité. Sans la déflagration de Pâques, il n'y aurait eu aucune envie d'écrire quoique ce soit. Tous les textes qui racontent cette mise à mort par le détail - mais souvent le détail est de l'ordre du grotesque - comme toute cette haine autour de Jésus..tous ces textes ont été écrit en vérité dans la joie ! Même si, je le reconnais, c'est très étrange de s'entendre dire ça.
C'est pourquoi, quand à chaque célébration du vendredi Saint, on insiste sur la douleur, quand on s'afflige et quand même parfois on se flagelle...ça me peine. Une peine théologique et spirituelle. Une peine intellectuelle, aussi.
Évidemment que la mort du Christ -ou que le meurtre de Jésus - signifie l'engagement jusqu'au bout du fils de Dieu pour sa création et son humanité, mais cette mort n'est pas - en tous les cas elle n'est pas pour moi - la source de dispensation d'un sang bienfaisant qui nous laverait de nos péchés, cette mort n'est pas sacrificielle, elle n'est pas propitiatoire, bien que cette conception existe aussi, sans être majoritaire, dans le nouveau testament. Ce qui est sacrificiel - c'est en dire étymologiquement- ce qui fait "le sacré" - c'est la geste christique, ses paroles, ses actes, sa montée à Jérusalem, sa mission, son assassinat, son relèvement, tout ce parcours qui révèle - quand on se met en disposition d'interprète -l'engagement majeur d'un Dieu pour sa création, au travers d'un acte global qui devient le témoignage vivant d'un évangile, d'une bonne nouvelle qu'il s'agit d'entendre, de mettre en pratique, sous peine de déchéance, de futilité, d'insouciance infantile ou de collaboration candide avec les passions tristes. Qui reviendrait à célébrer la mort de Jésus en soi, à célébrer le confinement dans le désespoir.Y compris pour les endeuillés, y compris pour les endeuillés que nous sommes, à peu près tous.
Alors, oui, y compris le vendredi saint, comme l'apôtre Paul, lui aussi galvanisé par le souffle de la résurrection , je dis " mort, où est ta victoire" et " aussi j'entends : Il est ressuscité!" " et je dis alors : " vraiment?" , et il m'est répondu qu'" Il est vraiment ressuscité"!
AMEN
Non, célébrer le vendredi saint me met dans un certain malaise puisque cette célébration est tout simplement en contradiction flagrante avec le contexte d'écriture des textes du nouveau testament. Tous les textes du nouveau testament ont été écrits après que des disciples se furent pris ce que j'appellerais "la déflagration de Pâques", autrement dit la ferveur née de cette information transmise comme un feu de brousse: " il est ressuscité ! " Vraiment ?" "Oui, il est vraiment ressuscité !" . Ce qui veut dire que sans ce feu, cette joie, cet étonnement, il n'y aurait jamais eu aucune écriture du nouveau testament, y compris, les textes qui racontent non pas la mort de Jésus, mais une mise à mort complètement inique, une intrication de comédie, de tragédie et de lâcheté individuelle et collective avec une grande insouciance et beaucoup de théâtralité. Sans la déflagration de Pâques, il n'y aurait eu aucune envie d'écrire quoique ce soit. Tous les textes qui racontent cette mise à mort par le détail - mais souvent le détail est de l'ordre du grotesque - comme toute cette haine autour de Jésus..tous ces textes ont été écrit en vérité dans la joie ! Même si, je le reconnais, c'est très étrange de s'entendre dire ça.
C'est pourquoi, quand à chaque célébration du vendredi Saint, on insiste sur la douleur, quand on s'afflige et quand même parfois on se flagelle...ça me peine. Une peine théologique et spirituelle. Une peine intellectuelle, aussi.
Évidemment que la mort du Christ -ou que le meurtre de Jésus - signifie l'engagement jusqu'au bout du fils de Dieu pour sa création et son humanité, mais cette mort n'est pas - en tous les cas elle n'est pas pour moi - la source de dispensation d'un sang bienfaisant qui nous laverait de nos péchés, cette mort n'est pas sacrificielle, elle n'est pas propitiatoire, bien que cette conception existe aussi, sans être majoritaire, dans le nouveau testament. Ce qui est sacrificiel - c'est en dire étymologiquement- ce qui fait "le sacré" - c'est la geste christique, ses paroles, ses actes, sa montée à Jérusalem, sa mission, son assassinat, son relèvement, tout ce parcours qui révèle - quand on se met en disposition d'interprète -l'engagement majeur d'un Dieu pour sa création, au travers d'un acte global qui devient le témoignage vivant d'un évangile, d'une bonne nouvelle qu'il s'agit d'entendre, de mettre en pratique, sous peine de déchéance, de futilité, d'insouciance infantile ou de collaboration candide avec les passions tristes. Qui reviendrait à célébrer la mort de Jésus en soi, à célébrer le confinement dans le désespoir.Y compris pour les endeuillés, y compris pour les endeuillés que nous sommes, à peu près tous.
Alors, oui, y compris le vendredi saint, comme l'apôtre Paul, lui aussi galvanisé par le souffle de la résurrection , je dis " mort, où est ta victoire" et " aussi j'entends : Il est ressuscité!" " et je dis alors : " vraiment?" , et il m'est répondu qu'" Il est vraiment ressuscité"!
AMEN
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