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ACTUALITÉ :
Réfugiés et migrants / actualité
26 juin 2017 / JUSTICE - Le tribunal administratif de Lille a donné en partie raison aux onze associations qui avaient saisi par référé la justice pour demander l'arrêt des "entraves" à la distribution de nourriture aux quelque 400 à 600 réfugiés qui errent à Calais. Mais Natacha Bouchart, maire de Calais, refuse de s'y plier.
Pour le tribunal administratif de Lille, "l'urgence", à Calais, "est caractérisée". Le juge des référés a estimé, lundi 26 juin, que plusieurs mesures devaient être mises en place dans un délai de dix jours afin de "faire cesser les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales des personnes exilées vivant actuellement sur la commune".
La justice demande donc au préfet du Pas-de-Calais de permettre l'organisation de maraudes quotidiennes à destination des mineurs non accompagnés. Et, dans une action concertée, demande à la fois au préfet et à la mairie de Calais de "créer, dans des lieux facilement accessibles aux migrants [...] plusieurs points d'eau leur permettant de boire, de se laver et de laver leurs vêtements". Par ailleurs, le tribunal demande également que soient organisés des départs vers les centres d'accueil et d'orientation (CAO) ouverts ailleurs en France.
RFI / Ce mardi 27 juin, trois habitants du Pas-de-Calais sont jugés au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer pour avoir facilité le passage d'Iraniens vers le Royaume-Uni. Parmi eux, l'histoire de Béatrice Huret, ancienne militante FN, avait particulièrement fait parler d'elle.
Habituellement, les passeurs sont plutôt d'origine kurde ou albanaise et monnayent leurs services pour plus de 7 000 euros. Le prix pour grimper dans un camion et traverser la Manche illégalement.
Mais les personnes présentes ce mardi 27 juin dans le box sont de simples pères et mères de famille et leur histoire sort du commun. Particulièrement celle de Béatrice Huret, ancienne militante Front national.
Veuve d'un mari policier, elle dit être tombée amoureuse d'un jeune Iranien du nom de Mokhtar et l'avoir aidé à passer en Angleterre en achetant un petit bateau.
L'accusation, en revanche, soupçonne Béatrice Huret de faire partie d'une structure organisée de passeurs de migrants et d'en tirer personnellement profit.
Sur le banc des accusés se trouve aussi Laurent Caffier, allias « le Zorro de la jungle ». Ce père de deux enfants, militant « No Border », aide les migrants de Calais depuis plus de 15 ans. Il y a un an, il accueillait un groupe chez lui et cachait leur embarcation.
S'agit-il de belles histoires humaines ou de véritables réseaux organisés ? La justice tranchera.
En France, l'article L622-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, parfois surnommé « délit de solidarité », est passible de cinq ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
→ À relire : Le « délit de solidarité » existe-t-il encore ?
14 juin 2017 / Migrants à Calais : le défenseur des droits dénonce des atteintes « d’une inédite gravité »
Jacques Toubon « exhorte les pouvoirs publics à ne pas s’obstiner dans ce qui s’apparente à un déni d’existence des exilés ».
Lire aussi : A Calais, un retour des migrants sous haute tension
Après un déplacement de ses services lundi à Calais, M. Toubon « exhorte les pouvoirs publics à ne pas s’obstiner dans ce qui s’apparente à un déni d’existence des exilés » et demande notamment « l’autorisation des distributions de repas, la mise à l’abri des mineurs », selon le compte rendu de cette visite publié mercredi 14 juin.
Selon M. Toubon, les migrants sont pratiquement privés de sommeil et d’eau, les femmes sont « susceptibles de faire l’objet de viols » et les associations sont « entravées » et « menacées ».
Il évalue à 500 à 600 le nombre de migrants - dont des mineurs - en transit à Calais, où un campement abritant plus de 6 000 personnes, appelé « la jungle », a été démantelé en octobre 2016.
Au début de juin, des associations se sont plaintes des « entraves répétées » et de la violence des forces de l’ordre à l’encontre des migrants dans le Calaisis, « obligés de se cacher le jour en restant sans cesse mobiles ». Elles en ont appelé à Emmanuel Macron, à qui elles ont adressé un courrier, pour « faire cesser » ces violences qui concernent aussi des mineurs.
https://blogs.mediapart.fr/olivier-chazy/blog/190617/la-vallee-de-la-roya-terre-d-insoumission-et-de-fraternite