TEXTE PREDICATION du 11 OCTOBRE AU TEMPLE DE PORT ROYAL+ confession des péchés.

ANCIEN TESTAMENT Psaume 33

¹Justes, poussez des cris de joie au sujet du SEIGNEUR !La louange convient aux gens droits.²Célébrez le SEIGNEUR avec la lyre,jouez pour lui du luth à dix cordes.³Chantez pour lui un chant nouveau !Jouez bien de vos instruments pour l’acclamation.⁴Car la parole du SEIGNEUR est droite ;toute son œuvre s’accomplit avec constance.⁵Il aime la justice et l’équité ;la fidélité du SEIGNEUR remplit la terre.⁶C’est par la parole du SEIGNEUR que le ciel a été fait,– par le souffle de sa bouche, toute son armée.⁷Il amoncelle en une masse les eaux de la mer,il met les abîmes dans des réserves.⁸Que toute la terre craigne le SEIGNEUR !Que tous les habitants du monde tremblent devant lui !⁹Car il dit, et la chose arrive ;il ordonne, elle est là.¹⁰Le SEIGNEUR déjoue les projets des nations,il contrecarre les pensées des peuples ;¹¹les projets du SEIGNEUR tiennent pour toujours,et les pensées de son cœur, de génération en génération.¹²Heureuse la nation qui a le SEIGNEUR (YHWH) pour Dieu,le peuple qu’il s’est choisi pour patrimoine !¹³Le SEIGNEUR regarde du ciel,il voit tous les humains ;¹⁴du lieu où il habite, il observetous les habitants de la terre,¹⁵lui qui façonne leur cœur à tous,qui est attentif à toutes leurs œuvres.¹⁶Il n’y a pas de roi qui soit sauvé par une grande armée ;le vaillant guerrier n’est pas délivré par une grande force.¹⁷Que le cheval assure le salut, c’est un mensonge,et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance.¹⁸L’œil du SEIGNEUR est sur ceux qui le craignent,sur ceux qui attendent sa fidélité,¹⁹afin de les délivrer de la mort et de les faire vivre pendant la famine.²⁰Nous attendons le SEIGNEUR :il est notre secours, notre bouclier ;²¹oui, notre cœur se réjouit en lui,car nous avons mis notre confiance en son nom sacré.²²SEIGNEUR, que ta fidélité soit sur nous,comme nous t’attendons !

EPITRE Hébreux 4.14-16

14Puisque nous avons un grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, restons attachés à ce que nous reconnaissons publiquement. 15Car nous n’avons pas un grand prêtre insensible à nos faiblesses ; il a été soumis, sans péché, à des épreuves en tous points semblables. 16Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, pour obtenir compassion et trouver grâce, en vue d’un secours opportun.

 
EVANGILE Marc 10.35-45

35Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, viennent lui dire : Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. 36Il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ? 37– Donne-nous, lui dirent-ils, de nous asseoir l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ta gloire. 38Jésus leur dit : Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que, moi, je bois, ou recevoir le baptême que, moi, je reçois ? 39Ils lui dirent : Nous le pouvons. Jésus leur répondit : La coupe que, moi, je bois, vous la boirez, et vous recevrez le baptême que je reçois ; 40mais pour ce qui est de s’asseoir à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de le donner ; les places sont à ceux pour qui elles ont été préparées.

41Les dix autres, qui avaient entendu, commencèrent à s’indigner contre Jacques et Jean. 42Jésus les appela et leur dit : Vous savez que ceux qui paraissent gouverner les nations dominent sur elles en seigneurs, et que les grands leur font sentir leur autorité. 43Il n’en est pas de même parmi vous. Au contraire, quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; 44et quiconque veut être le premier parmi vous sera l’esclave de tous. 45Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude.

PREDICATION
 

 Notre thématique aujourd'hui sera celle du disciple et de l'indisciple.
 

 J'aborderai 3 points. Dans un premier mouvement ces trois points nous permettront de comprendre mieux le texte de l'évangile qui nous est proposé aujourd'hui. Dans un second mouvement, ces mêmes points éclaireront un pan de notre actualité.

Ces trois points sont : Le disciple et l'indisciple. La pédagogie de Jésus. Les conséquences de la rupture du pacte d'égalité.

Le disciple et l'indisciple

Le rapport entre un maître et un disciple n'est pas celui qui est institué entre un maître et un esclave ou entre un chef et sa troupe. Le disciple est un élève en progression et il n'y a rien d'inconvenant qu'il puisse un jour demander à son maître un galon supplémentaire dans la hiérarchie. Le problème ici est que Jacques et Jean, se sentant à niveau, brisent inconsciemment la règle tacite de l'égalité entre les disciples. Ce texte nous montre donc le passage entre la condition du disciple et celle de ce que je nomme pour la caractériser de l'indisciple.

La pédagogie de Jésus.
Alors il nous faut bien examiner quelle est la pédagogie de Jésus face à ce phénomène.
Il dévoile d'abord l'inconscience de la portée de cette demande. "vous ne savez pas ce que vous demandez". Jésus sait d'avance que ce type de demande fantasmatique est contraire à l'évangile. Jésus va donc tester la capacité éventuelle des demandeurs à devenir eux-mêmes des maîtres. Le dialogue va montrer qu'ils n'en doutent pas. Boire la coupe, recevoir le baptêmes sont des expressions imagées pour désigner la possibilité de mourir à cause du témoignage. Ils disent qu'ils en sont parfaitement capables.
C'est comme un entretien d'embauche. Si vous voulez le poste, vous n'allez pas dire que vous être incapable d'en assumer une des conditions. Ca vous pose un problème de travailler le week end ? Non, aucun problème.
Mais Jésus, en grand pédagogue, leur signifie à ce moment là, au moment où ils pensaient peut-être que c'était gagné, que cette capacité au sacrifice ne sera jamais une raison pour acquérir un honneur ou une prérogative supplémentaire. Fin de l'entretien de demande d'augmentation.

Les conséquences de la rupture du pacte d'égalité.
Ce qu'on fait ces deux disciples c'est vouloir briser le rapport d'égalité entre les disciples. Ils suscitent donc l'indignation et survient alors un rappel que tout désir de devenir grand doit être utilsé pour se mettre au service de tous, ce qui est la qualité du maître, et pas celle de ses indisciples qui s'il se sentent prêt à mourir pour la cause, veulent acquérir des places distinctes et glorieuses dans un paradis fantasmatique.

 

Maintenant reprenons ces trois points dans un second mouvement, plus actualisant.


 

Le disciple et l'indisciple

Il y a une confusion entre le pouvoir et l'autorité aujourd'hui. Ceux qui veulent le pouvoir dans n'importe quel domaine ont une certaine tendance à oublier que l'autorité qui devrait être liée à leur pouvoir ne proviendra que dans leur capacité, non pas uniquement de consacrer leur vie à leur mission, c'est très bien, merci, mais de consacrer leur vie à l'ensemble du groupe dont ils ont voulu et eu la responsabilité. L'oubli de cette cela fabrique les indisciples dont beaucoup prétendent nous gouverner.

La pédagogie de Jésus.

Relire le mode pédagogique de Jésus nous en apprend non seulement sur notre propre emballement vers le pouvoir et sur notre capacité d'oublier ce qui d'abord nous avait motivé "notre idéal d'engagement" et nous apprend aussi à nous saisir d'un critère important pour comprendre pourquoi ceux qui exercent le pouvoir perdent leur autorité quand ils commencent à être soupçonnés de n'agir que pour s'éléver au dessus des autres et non pas pour servir le bien commun.

Dans un régime plus ou moins démocratique, celui qui a le pouvoir subit la désaffection ou le bashing. Dans un régime non démocratique, la perte de son autorité peut le conduire à employer la terreur. Tout ça à cause d'un brisement de pacte, celui de l'égalité.

 Les conséquences de la rupture du pacte d'égalité.

Enfin venons en aux conséquences du brisement de ce pacte.

Les indignations permanentes qui secouent nos sociétés viennent de là : de la rupture du lien d'égalité. Tout homme politique par exemple a d'abord été un disciple de quelqu'un ou de quelque chose dans sa jeunesse, et sauf exception, il s'est rarement lancé dans une carrière aussi difficile avec une totale absence d'idéal. Mais très vite, il veut quitter cette condition et devient ainsi cet indisciple: celui qui rompt le pacte de l'égalité.

D'où la nécessité de ce rappel constant qu'il nous est confié de relayer, évidemment dans notre implication dans la société civile, mais aussi dans nos milieux d'Eglises qui parfois deviennent le théâtre cruel de l'indiscipline. Dans cet oubli tonitruant de paroles pourtant sans cesse affirmées , attestées et prêchées.

Pas de pouvoir sans l'autorité que l'on ne peut conférer qu'à celui qui s'engage pour tous, et non pas uniquement pour lui-même, pour préparer sa place, dans le ciel, ou dans l'histoire , ou dans tout autre univers fantasmatique et imaginaire.

C'est simple, carré et précis. Sinon le pouvoir est méprisé, l'indignation monte, et la terreur s'installe.

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CONFESSION DES PÉCHÉS

Frères et soeurs, en présence du Dieu Saint, que chacun de nous reconnaisse sa dette envers lui. 

Seigneur Dieu, Créateur éternel et tout-puissant, nous reconnaissons et nous confessons devant ta grandeur que nous sommes des pécheurs. Nés dans l'allégeance au péché, attiré vers le mauvais, dans l'incapacité par nous-mêmes de faire quelque chose de bon, c'est tous les jours et de plusieurs manières que nous transgressons tes commandements, perdant ainsi le sens de la justice et dérivant jusqu'à la mort au gré de vents violents et absurdes

Mais, Seigneur, nous souffrons de t'avoir aussi facilement oublié ; nous nous condamnons, nous et nos manquements, dans une réelle conversion ; nous recourons à ta grâce et nous nous tenons sur tes parvis, attendant ton secours. Veuille donc nous rendre à notre vocation première, Dieu très bon, Créateur miséricordieux, et nous pardonner nos manquements pour l'amour de Jésus-Christ, ton Fils, notre Sauveur.

En nous purifiant des poisons, en nous soignant des blessures, de nos existences insensées, accorde-nous aussi et nous augmente continuellement les grâces de ton Esprit, pour que reconnaissant de plus en plus nos erreurs, nous en soyons vivement touchés, nous y renoncions de tout notre coeur et nous portions des fruits de justice et de ferveur qui te soient agréables, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.