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Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

CULTE DU 23 JUIN, PRÉDICATION PAR ROBERT PHILIPOUSSI

sur une lettre de prison de Rosa Luxembourg dans le magnifique Herbier de prison récemment publié. Elle écrit à Sonia Liebknecht (épouse de Karl, lui aussi en prison).

"Vous me demandez "comment devenir bon", comment faire taire "le diable subalterne" qui est en nous. Sonietchka, je ne connais pas d'autre moyen que de se relier à la gaieté et à la beauté de la vie qui nous entourent constamment, pour peu qu'on sache faire usage de ses yeux et de ses oreilles. Elles créent l'équilibre interne permettant de passer par-dessus tout ce qui est fâcheux et mesquin."

(août 1917)



LECTURE INITIALE (LECTEUR)

 

Proverbes 3.13-20

 

Heureux celui qui a trouvé la sagesse celui qui obtient l’intelligence car le gain qu’elle procure est préférable au gain de l’argent et ce qu’elle rapporte vaut mieux que l’or; elle est plus précieuse que les coraux et rien de ce que tu peux désirer n’a sa valeur; dans sa main droite il y a longueur de jours, dans sa main gauche richesse et gloire; ses voies sont belles et tous ses sentiers sont paix; elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent et ceux qui la tiennent ferme sont déclarés heureux. C’est par la sagesse que le SEIGNEUR fonde la terre, c’est par l’intelligence qu’il installe le ciel, c’est par sa connaissance que les abîmes se sont ouverts et que les nuages distillent la rosée

 

 

PIANO (MYRIAM SAAB-SEURIN)

 

SALUTATION ANNONCE DE LA GRÂCE

 

LEV 23 3 « Il y a six jours dans la semaine pour travailler ; le septième jour est le sabbat, le jour du repos mis à part pour que vous vous rassembliez en mon honneur. Vous ne devez faire aucun travail pendant le sabbat, mais me consacrer ce jour, quel que soit l'endroit où vous habitez 

 

Louez le Seigneur, remerciez-le d'être votre Dieu.
Oui, le Seigneur est bon et son amour n'a pas de fin de siècle en siècle il reste fidèle.
(Psaume 100)
Que sa bénédiction repose sur chacun d'entre nous et sur ce culte que nous lui consacrons
 
Amen.
 
LOUANGE
 
Je loue le Seigneur comme je respire . Je loue le Seigneur parce que je respire. Nous louons le S. et nous reprenons notre souffle et nous nous levons [ DEBOUT ] pour chanter sa louange:
 
14-07, les 5 strophes, page 217
[ASSIS]
 
PRIÈRE DE CONVERSION 
 
Toi-même, notre Dieu, la source de la vie, nous t'oublions
Pardonne nous, Seigneur.
Viens au secours de notre faiblesse.
Toi qui nous connais mieux que nous
accordes-nous ton pardon
Au nom de Jésus-Christ.
Amen.
 
14-03, strophes 4 , page 212
 
ANNONCE DU PARDON
Je vous le déclare, c'est la vérité - dit le Seigneur -
celui qui écoute mes paroles et qui croit en Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle. Il ne sera pas condamné, mais il est déjà passé de la mort à la vie (Jean 5/24)
 
[ DEBOUT ]
 
14-03, strophes 5 , page 212
 
VOLONTÉ DE DIEU 
Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 
 
14-03, strophes 6 , page 212
 
[ASSIS]
 
[ intervention poétique : l'été, puisque nous sommes en été, j'ai une règle et une attente: je veux des prédications plus légères. Mais légères ne veut pas dire désinvoltes ou simplistes. Pensons à la danseuse étoile dont on admire la légèreté mais dont on sait toute la technique et la sueur voire la douleur qui l'ont permise. Non pas comparer les prédications d'été à des danseuses, ni un culte à un ballet, mais pendant un mois ou deux et malgré le contexte pesant, dangereux voire angoissant mais aussi, quand on y regarde bien, tragicomique voire ridicule, des prédications apparemment plus légères]
PRIÈRE D'ILLUMINATION  ENSEMBLE (LECTEUR)
 
Seigneur, donne-nous ton Esprit.
Pour que nous sachions  
où aller quand nos chemins se perdent,  
que faire quand notre avenir est incertain, 
que pouvoir quand nous sommes au bout de nos forces,
Seigneur, donne-nous ton Esprit.
Nous te cherchons dans la méditation de cette écriture 
toujours renouvelée
 
PIANO
 
LECTURES (LECTEUR)
 
Hébreux 4.12-13 Car la parole de Dieu est vivante, agissante; plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants, elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur; il n’est pas de création qui échappe à son regard, tout est mis à nu et offert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.
 
Marc 10.17-27
Comme il se mettait en chemin un homme accourut et se mit à genoux devant lui pour lui demander: bon maître que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: pourquoi me dis-tu bon? Personne n’est bon sinon Dieu seul. Tu connais les commandements, ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne fais pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. Il lui répondit: maître, j’ai observé tout cela depuis mon plus jeune âge. Jésus le regarda et l’aima. Il lui dit: il te manque une seule chose: va vends tout ce que tu as donne-le, aux pauvres et dans le ciel tu auras un trésor; puis viens et suis-moi; mais lui s’assombrit à cette parole et s’en alla tout triste car il avait beaucoup de biens. Jésus regardant autour de lui dit à ses disciples: qu’il est difficile à ceux qui ont des biens d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples étaient effrayés par ses paroles mais Jésus reprit: mes enfants qu’il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples plus ébahis encore se disaient les uns aux autres: alors qui peut être sauvé? Jésus les regarda et dit: c’est impossible pour les humains mais pas pour Dieu car tout est possible pour Dieu
PRÉDICATION
D'abord, enlevons une idée reçue sur ce récit bien connu de Marc.
Beaucoup de gens qui fréquentent les cultes et leur bible connaissent du moins de nom le récit souvent appelé « Jésus et le jeune homme riche »
Ici n'est pas le récit sur le jeune homme riche.
 
Car celui qui vient vers Jésus n'est pas spécialement un jeune homme. Ici c'est simplement en grec "quelqu'un" . C'est l'évangile de Matthieu qui en reprenant Marc transforme ce quelqu'un en "humain" et puis au milieu du récit en homme jeune. Pour Marc, le point n'est pas sur la jeunesse de l'homme, mais sur quelqu'un, quelqu'un d'autre, tout un chacun et chacune, soi-même. . Aujourd'hui vous n'aurez donc pas entendu une prédication sur le jeune homme riche.
 
En arrivant chez vous, ou dans la rue, si jamais quelqu'un vous interpelle sur ce que vous avez entendu au culte, ne dites donc pas «  j'ai entendu une prédication sur le jeune homme riche ». 
Mais après une pareille introduction, vous risquez de simplement dire «Tout ce que je me rappelle, c'est que je n'ai pas entendu une prédication sur le jeune homme riche ». Mais qui de toutes façons, est interpelé de la sorte ? Comme pour Las Vegas, ce qui se dit ou se fait au culte généralement reste au culte. Malheureusement (silence)
 
Mais encore?
On y vient.
 
Mais encore, un fait narratif notable, que les connaisseurs connaissent mais qu'il est toujours utile de répéter et qui aurait pu changer la conception chrétienne de Jésus à tout jamais, mais cela n'a pas été le cas.
 
Ce quelqu'un qui accourt vers Jésus pour se mettre à genoux et qui pose sa question sur comment hériter la vie éternelle, qui appelle Jésus «bon maître», comme un chien quand il s'agite dans l'angoisse du remplissage de sa gamelle mais comme un chien qui saurait parler .
Bon maître ?
Jésus lui renvoie ce mot "bon" à la figure en lui rappelant que Dieu seul est bon. En gros, Jésus dit à ce quelqu'un : Je ne suis pas Dieu, et sous entend: ce n'est pas la peine de t'agenouiller devant moi. Car Jésus, celui dont il est proclamé qu'il a été relevé d'entre les morts, a aussi toujours été décrit comme quelqu'un qui préfère dire à la personne qui le rencontre « lève, relève toi, plutôt que «  agenouille toi devant ma gloire » . 
Matthieu qui a repris ce récit de Marc a sans douté été troublé par cette réponse radicale de Jésus. Et il a peut-être imaginé qu'on ne pouvait pas insulter l'avenir qui dirait peut-être que celui-ci était Dieu. C'est pourquoi il a transformé ce début de récit en une circonvolution qui n'a pas beaucoup de sens et que je vous livre: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? 17 Il lui répondit: Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. La réaction de Jésus est beaucoup diluée.
 
Qu'est ce qu'il a dit, le pasteur ? Il a dit que Jésus n'était pas Dieu. Alors, je rectifie le cas échéant, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit que Jésus dans Marc est présenté comme quelqu'un qui refuse que lui soit accolé une vertu de Dieu, qui est la bonté. Mon but quasiment exclusif est de vous faire «  voir » le texte tel qu'il est, en le débarrassant des idées reçues qui souvent le calfeutrent.
 
« le pasteur a dit que Jésus n'était pas bon » 
Mais pas du tout , enfin !
Ecoutez, moi, ce à quoi je vous invite c'est de faire votre propre théologie. Et un bon moyen pour ce faire: c'est lire les textes comme si vous deviez en faire une prédication pour les autres. Lire la bible ne suffit pas. L'étudier même ne suffit pas. L'objectif est de proclamer la bonne nouvelle, et celle ci ne s'établit pas sur une version floue des textes, parce que sinon l'évangile lui-même devient flou, ou générique.
 
Ensuite, un élément narratif que tout le monde remarque. 
 
Tout le monde a vu qu'à un moment Jésus regarde ce quelqu'un et se met à l'aimer. Ce qui est un fait littéraire prodigieux. L'amour au premier regard. Tout le monde est donc à même de dire que Jésus n'est pas simplement une voix mais aussi un regard. Ce qui est un bon indicateur pour la proclamation: regarder d'abord à qui on s'adresse, pour l'aimer. L’évangélisation passerait d'abord par le regard et ensuite l'amour. Pas de regard, pas d'amour, pas de bonne nouvelle mais simplement des éléments de langage.
 
Cependant, tout le monde ne remarque pas qu'à la fin du texte Jésus regarde, encore une fois, autour de lui, cette fois, et devant des disciples étonnés. Et tout le monde ne remarque pas que cette fois la mention du regard n'est pas suivie de celle de l'amour. Ce nouveau regard, qui n'est même pas destiné aux disciples et qui n'est pas suivi de la mention de l'amour peut nous faire penser à deux hypothèses.
L'une en forme de conclusion très hâtive : Jésus n'aimait pas ses disciples. Interessant, mais c'est un chemin que je ne vais pas explorer car Jésus n'est pas un homme politique.
L'autre hypothèse peut-être plus subtile nous fait sentir ce creux et nous renvoie à problématique suivante : 
 
Nous savons que les disciples potentiels sont les vrais destinataires des évangiles. Cette absence, ce creux suscite en nous cette question étrange : maître que dois je faire pour que non seulement tu me regardes mais pour que tu m'aimes ? Et par ce retournement nous nous retrouvons nous-mêmes avec une question similaire à la question de ce quelqu'un, de ce monsieur tout le monde, de ce disciple potentiel à qui Jésus parle. Jésus, qui le délivre de son réflexe d'agenouillement, nous dit à nous aussi: « tu connais les commandements » mais comme à ce disciple potentiel, il ne nous laisse pas le temps de réfléchir puisqu'il en cite, des commandements.
ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne fais pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère
Matthieu, qui a repris ce texte de Marc s'est encore une fois placé en correcteur de copie, puisque, de cette liste initiale, il a retiré «  ne fais de tort à personne » qui n'est pas réellement un commandement en tant que tel.
 
Mais là aussi, il y a un creux, un manque, béant. Que tout le monde ne remarque pas.
 
Le quelqu'un répond à Jésus: 
Maître (il a compris la première leçon, il ne lui dit plus bon maître), j'ai observé tout cela.
 
Mais ce qu'il fallait remarquer, ce que ce quelqu'un aurait du remarquer, ce que tout disciple potentiel aurait du remarquer, c'est que Jésus n'a cité que des commandements qui parlent du rapport correct d'un humain envers un autre humain. Et qu'il n'a pas évoqué les autres commandements, qui parle des devoirs de l'humain envers son Dieu : pas d'idole, pas de prosternation, pas d'utilisation frauduleuse du nom de Dieu, pas de travail sans fin : respect de la cessation, c'est à dire du sabbat, du sabbat pour Dieu.
 
Là aussi, c'est un creux, un manque qui se révèle au grand jour dans le cœur de ce quelqu'un. Ce quelqu'un croit avoir fait le nécessaire pour avoir la vie éternelle, alors qu'il avait oublié tout simplement ses devoirs envers Dieu. Et c'est pour le troubler que Jésus l'envoie sur chemin du détachement complet de tous ses biens. Parce qu'il n'a rien compris. Et la leçon qu'il reçoit est destinée à lui faire sentir que les commandements ne se résument pas à quelques pratiques sociales, ni à quelques pratiques rituelles. Ils forment un tout. Le respect de l'humain et le respect de Dieu sont intrinsèquement mêlés et se fondent l'un dans l'autre. 
Jésus invite ce quelqu'un à se débarrasser de ses biens pour qu'il ressente le manque de celui qu'il croyait déjà posséder. Il tente en lui proposant de se mettre à nu, de le renvoyer à la nécessité de Dieu, celui qu'il ne possèdera jamais.
 
Je crois profondément que le ministère de Jésus c'était de rendre Dieu à l'humain et ici c'est manifeste. Nous nous tromperions si nous allions interpréter ce texte comme une invitation à littéralement tout vendre. L'invitation ici est de retrouver le coeur du sujet, sans lequel aucune morale, aucune éthique, aucun commandement ne trouve son véritable sens. 
Oui, cet homme avait beaucoup de biens, mais il n'avait pas saisi qu'il y en a un qu'il ne peut pas saisir, justement. Il le croyait en accourant vers Jésus et le désignant comme une divinité salvatrice, ou plus platement comme un huissier de justice. Il croyait qu'il avait tout bien fait. Mais il n'avait pas compris l'irrigation de toute la bible, le coeur qui fait battre et palpiter tous ces commandements pour qu'ils puissent donner la vie. Alors oui, il est riche, mais il est riche d'une richesse factice, une richesse sans ouverture, une richesse qui l'assombrit plutôt que de le rendre joyeux.
 
Les disciples sont effrayés, puis il sont ébahis, car ils vivent finalement la même chose que cet homme riche, et c'est tout l'art de Marc de faire un lien entre les deux puis de le prolonger sur nous, lecteurs, auditeurs, qui pouvons effectivement nous demander "alors qui peut être sauvé?".
 
Et c'est à ce moment là que Jésus donne la clé de tout cette histoire, en conformité avec la méthode qu'il a employé sur cet homme. 
C'est impossible pour les humains. Mais pas pour Dieu, car tout est possible pour Dieu.
C'est ce que n'avait pas compris ce quelqu'un, c'est que n'avaient pas compris les disciples, et c'est ce que nous avons du mal à comprendre, c'est qu'il n'y a rien à faire ou à avoir pour cette vie éternelle qui n'est pas un héritage. Mais qui est un don , un don impossible, mais un don reçu. Ce don qui s'appelle Dieu lui-même. Son regard sur toi, et ton respect pour lui.
 
C'est pourquoi, à nous qui avons cette tendance religieuse qui nous colle aux semelles de croire que l'évangile c'est de la bonne morale, qui mettons sans cesse en avant ce que nous faisons. Nous qui accomplissons les prescriptions on va dire sociales et le faisons bien, c'est à dire sans jamais nous vanter ni nous proclamer en héros. Mais à nous qui peut-être n'avons quand même pas vu les creux de ce récit, ses manques, ou qui les ayant entrevus, les avons furtivement recouverts d'un voile pudique, il nous est dit de respecter aussi notre relation avec Dieu. 
Ne réserver qu'à lui le fait de nous mettre à genoux.
Ne pas faire n'importe quoi de son nom.
L'aimer de tout notre être.
Et aussi, mais vous connaissez ce que je considère être l'écharde dans la chair du christianisme: aussi respecter le moment du sabbat, car c'est le seul moment dédié où nous pouvons choisir d'obéir au commandement le plus cité dans la Bible, d'obéir en consacrant un jour, 24H, où nous sommes de plein droit délivré de toutes nos obligations sociales et matérielles autres que familiales, fraternelles et d'étude, ce jour sans le respect duquel il nous est effectivement impossible de penser l'évangile autrement qu'une morale. Apparemment, le quelqu'un de ce récit n'avait pas intégré le commandement essentiel pour retrouver Dieu.
 
Pourquoi m'appelles tu bon?
Seul Dieu est bon.
Et pour t'en rendre compte, tu respecteras le 7e jour, quelque soit le nom que tu donnes à ce jour dans ta semaine.
Cela t'évitera de repartir tout le temps tout triste
Qu'est ce qu'il a dit le pasteur «  Je ne sais pas, mais il y aurait un moyen pour ne pas être déçu et triste »
Et quel est ce moyen?
 
Tu connais les commandements ?
 
AMEN
 
 
 
PIANO
 
 
 
[ DEBOUT ]
 
CONFESSION DE LA FOI ENSEMBLE (LECTEUR)
Je crois en Dieu, le Père  
puissant créateur des cieux et de la terre.
L'amour de Dieu envers nous s'est révélé en ceci :  
alors que nous étions encore pécheurs,  
 
Jésus-Christ, notre Seigneur.  
Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu.  
 
Je crois au Saint-Esprit  
qui rend témoignage 
que nous sommes enfants de Dieu.
Nous avons été baptisés d'un seul Souffle
pour former un seul corps.
Je crois au Règne de Dieu,  
à l'amour plus fort que la mort. Je crois à la vie éternelle
 
21-05 , toutes les strophes, page 233
 
[ASSIS]
 
ANNONCES:
Cultes en juillet. Suspension en août
EXPO EN JUILLET MAISON FRATERNELLE
les 2 et 3 juillet 2024 de 14h00 à 20h00 ; le
5 juillet 2024 de 14h00 à 22h00 
 
OFFRANDE
Que cette offrande soit bénie, et que l'évangile soit annoncé
 
PRÉFACE
Te rendre grâces
notre Seigneur, pour la gloire de ta création et pour ton amour
C'est notre joie et aussi notre pratique nécessaire dans la tempête des jours
Envers et contre tout mais en ta compagnie et celles de nos sœurs et de nos frères
nous célébrons ton nom et nous te chantons 
 
[ DEBOUT ]
24-17, toutes les strophes, page 303 (NDR: est-il possible de rendre ce chant plus entraînant qu'a priori ?)
INSTITUTION – PRIÈRE (LECTEUR)
Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.
 
Il n’y a ici qu’un peu de pain et un peu de vin. Envoie sur nous ton Esprit-Saint pour que nous les recevions comme les signes dont notre foi a besoin pour discerner la présence de Jésus-Christ au cœur de notre vie.
Reste avec nous, Seigneur Jésus 
 
 
INVITATION (LECTEUR)
Le Seigneur Jésus dit : Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 
Voici que vous avez trouvé grâce devant Dieu!
Venez et goûtez combien le Seigneur est bon. 
Venez, car tout est prêt.
 
ASSEMBLEMENT
PRIÈRE D'INTERCESSION
Unis et réunis pour ton nom, solidaires avec nos différences construites ou réelles, libérés volontaires de l'esclavage et de la domination des seigneurs de notre temps, résolument dans le sillage de l'évangile de ton Fils Jésus-Christ, nous te prions:
Là où nous sommes et où nous en sommes, Seigneur bénis nous. Viens mettre en nos cœurs et nos carcasses, nos armures et nos peurs métabolisées, l'évangile qui nous dispensera d'être figé.e.s dans ce que nous sommes devenu.e.s, par l'entraînement et la soumission.
Révèle ta grâce souveraine et illumine nos sourires.
Même face à la tragédie, rends nous sauvages plutôt que domestiqués par des maîtres autoproclamés qui se nourrissent de notre confiance aveugle. Rends nous la sagesse que nous avons perdue. Celle qui nous remets dans la logique de ton amour créatif. Rends nous la parole mais fais taire en nous les rumeurs et les opinions toutes faites. Apprends nous à transmettre ta bonne nouvelle qui se pose en face de la parole du tyran. Redonne nous la foi et la vie. 
 
NOTRE PÈRE
 
FRACTION
 
Le pain que nous rompons est la communion au corps de notre Seigneur Jésus Christ, qui a été donné pour nous.
La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces est la communion au sang de notre Seigneur Jésus-Christ, le sang de la nouvelle alliance
 
COMMUNION
 
 
BÉNÉDICTION
 
 
Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits!
 
L'Éternel te bénit et te garde.
L'Éternel fait resplendir sur toi sa lumière 
et t’accorde sa grâce.
L'Éternel lève son visage vers toi
et te donne la paix ! (Nombres 6:24-26)
 
[ASSIS]
 
PIANO ( CONCERTANT)
 
 
 
 
 
 
 

LA PRÉDICATION À PART

culte_23_juin_2024__.mp3 Culte 23 juin 2024--.mp3  (81.55 Mo)

prEdication_du_23_juin_2024,_par_robert_philipoussi.pdf PRÉDICATION DU 23 JUIN 2024, PAR ROBERT PHILIPOUSSI.pdf  (6.15 Mo)

Marc 10.17-27

Comme il se mettait en chemin un homme accourut et se mit à genoux devant lui pour lui demander: bon maître que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: pourquoi me dis-tu bon? Personne n’est bon sinon Dieu seul. Tu connais les commandements, ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne fais pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. Il lui répondit: maître, j’ai observé tout cela depuis mon plus jeune âge. Jésus le regarda et l’aima. Il lui dit: il te manque une seule chose: va vends tout ce que tu as donne-le, aux pauvres et dans le ciel tu auras un trésor; puis viens et suis-moi; mais lui s’assombrit à cette parole et s’en alla tout triste car il avait beaucoup de biens. Jésus regardant autour de lui dit à ses disciples: qu’il est difficile à ceux qui ont des biens d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples étaient effrayés par ses paroles mais Jésus reprit: mes enfants qu’il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples plus ébahis encore se disaient les uns aux autres: alors qui peut être sauvé? Jésus les regarda et dit: c’est impossible pour les humains mais pas pour Dieu car tout est possible pour Dieu
PRÉDICATION
D'abord, enlevons une idée reçue sur ce récit bien connu de Marc.
Beaucoup de gens qui fréquentent les cultes et leur bible connaissent du moins de nom le récit souvent appelé « Jésus et le jeune homme riche »
Ici n'est pas le récit sur le jeune homme riche.
 
Car celui qui vient vers Jésus n'est pas spécialement un jeune homme. Ici c'est simplement en grec "quelqu'un" . C'est l'évangile de Matthieu qui en reprenant Marc transforme ce quelqu'un en "humain" et puis au milieu du récit en homme jeune. Pour Marc, le point n'est pas sur la jeunesse de l'homme, mais sur quelqu'un, quelqu'un d'autre, tout un chacun et chacune, soi-même. . Aujourd'hui vous n'aurez donc pas entendu une prédication sur le jeune homme riche.
 
En arrivant chez vous, ou dans la rue, si jamais quelqu'un vous interpelle sur ce que vous avez entendu au culte, ne dites donc pas «  j'ai entendu une prédication sur le jeune homme riche ». 
Mais après une pareille introduction, vous risquez de simplement dire «Tout ce que je me rappelle, c'est que je n'ai pas entendu une prédication sur le jeune homme riche ». Mais qui de toutes façons, est interpelé de la sorte ? Comme pour Las Vegas, ce qui se dit ou se fait au culte généralement reste au culte. Malheureusement (silence)
 
Mais encore?
On y vient.
 
Mais encore, un fait narratif notable, que les connaisseurs connaissent mais qu'il est toujours utile de répéter et qui aurait pu changer la conception chrétienne de Jésus à tout jamais, mais cela n'a pas été le cas.
 
Ce quelqu'un qui accourt vers Jésus pour se mettre à genoux et qui pose sa question sur comment hériter la vie éternelle, qui appelle Jésus «bon maître», comme un chien quand il s'agite dans l'angoisse du remplissage de sa gamelle mais comme un chien qui saurait parler .
Bon maître ?
Jésus lui renvoie ce mot "bon" à la figure en lui rappelant que Dieu seul est bon. En gros, Jésus dit à ce quelqu'un : Je ne suis pas Dieu, et sous entend: ce n'est pas la peine de t'agenouiller devant moi. Car Jésus, celui dont il est proclamé qu'il a été relevé d'entre les morts, a aussi toujours été décrit comme quelqu'un qui préfère dire à la personne qui le rencontre « lève, relève toi, plutôt que «  agenouille toi devant ma gloire » . 
Matthieu qui a repris ce récit de Marc a sans douté été troublé par cette réponse radicale de Jésus. Et il a peut-être imaginé qu'on ne pouvait pas insulter l'avenir qui dirait peut-être que celui-ci était Dieu. C'est pourquoi il a transformé ce début de récit en une circonvolution qui n'a pas beaucoup de sens et que je vous livre: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? 17 Il lui répondit: Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. La réaction de Jésus est beaucoup diluée.
 
Qu'est ce qu'il a dit, le pasteur ? Il a dit que Jésus n'était pas Dieu. Alors, je rectifie le cas échéant, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit que Jésus dans Marc est présenté comme quelqu'un qui refuse que lui soit accolé une vertu de Dieu, qui est la bonté. Mon but quasiment exclusif est de vous faire «  voir » le texte tel qu'il est, en le débarrassant des idées reçues qui souvent le calfeutrent.
 
« le pasteur a dit que Jésus n'était pas bon » 
Mais pas du tout , enfin !
Ecoutez, moi, ce à quoi je vous invite c'est de faire votre propre théologie. Et un bon moyen pour ce faire: c'est lire les textes comme si vous deviez en faire une prédication pour les autres. Lire la bible ne suffit pas. L'étudier même ne suffit pas. L'objectif est de proclamer la bonne nouvelle, et celle ci ne s'établit pas sur une version floue des textes, parce que sinon l'évangile lui-même devient flou, ou générique.
 
Ensuite, un élément narratif que tout le monde remarque. 
 
Tout le monde a vu qu'à un moment Jésus regarde ce quelqu'un et se met à l'aimer. Ce qui est un fait littéraire prodigieux. L'amour au premier regard. Tout le monde est donc à même de dire que Jésus n'est pas simplement une voix mais aussi un regard. Ce qui est un bon indicateur pour la proclamation: regarder d'abord à qui on s'adresse, pour l'aimer. L’évangélisation passerait d'abord par le regard et ensuite l'amour. Pas de regard, pas d'amour, pas de bonne nouvelle mais simplement des éléments de langage.
 
Cependant, tout le monde ne remarque pas qu'à la fin du texte Jésus regarde, encore une fois, autour de lui, cette fois, et devant des disciples étonnés. Et tout le monde ne remarque pas que cette fois la mention du regard n'est pas suivie de celle de l'amour. Ce nouveau regard, qui n'est même pas destiné aux disciples et qui n'est pas suivi de la mention de l'amour peut nous faire penser à deux hypothèses.
L'une en forme de conclusion très hâtive : Jésus n'aimait pas ses disciples. Interessant, mais c'est un chemin que je ne vais pas explorer car Jésus n'est pas un homme politique.
L'autre hypothèse peut-être plus subtile nous fait sentir ce creux et nous renvoie à problématique suivante : 
 
Nous savons que les disciples potentiels sont les vrais destinataires des évangiles. Cette absence, ce creux suscite en nous cette question étrange : maître que dois je faire pour que non seulement tu me regardes mais pour que tu m'aimes ? Et par ce retournement nous nous retrouvons nous-mêmes avec une question similaire à la question de ce quelqu'un, de ce monsieur tout le monde, de ce disciple potentiel à qui Jésus parle. Jésus, qui le délivre de son réflexe d'agenouillement, nous dit à nous aussi: « tu connais les commandements » mais comme à ce disciple potentiel, il ne nous laisse pas le temps de réfléchir puisqu'il en cite, des commandements.
ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne fais pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère
Matthieu, qui a repris ce texte de Marc s'est encore une fois placé en correcteur de copie, puisque, de cette liste initiale, il a retiré «  ne fais de tort à personne » qui n'est pas réellement un commandement en tant que tel.
 
Mais là aussi, il y a un creux, un manque, béant. Que tout le monde ne remarque pas.
 
Le quelqu'un répond à Jésus: 
Maître (il a compris la première leçon, il ne lui dit plus bon maître), j'ai observé tout cela.
 
Mais ce qu'il fallait remarquer, ce que ce quelqu'un aurait du remarquer, ce que tout disciple potentiel aurait du remarquer, c'est que Jésus n'a cité que des commandements qui parlent du rapport correct d'un humain envers un autre humain. Et qu'il n'a pas évoqué les autres commandements, qui parle des devoirs de l'humain envers son Dieu : pas d'idole, pas de prosternation, pas d'utilisation frauduleuse du nom de Dieu, pas de travail sans fin : respect de la cessation, c'est à dire du sabbat, du sabbat pour Dieu.
 
Là aussi, c'est un creux, un manque qui se révèle au grand jour dans le cœur de ce quelqu'un. Ce quelqu'un croit avoir fait le nécessaire pour avoir la vie éternelle, alors qu'il avait oublié tout simplement ses devoirs envers Dieu. Et c'est pour le troubler que Jésus l'envoie sur chemin du détachement complet de tous ses biens. Parce qu'il n'a rien compris. Et la leçon qu'il reçoit est destinée à lui faire sentir que les commandements ne se résument pas à quelques pratiques sociales, ni à quelques pratiques rituelles. Ils forment un tout. Le respect de l'humain et le respect de Dieu sont intrinsèquement mêlés et se fondent l'un dans l'autre. 
Jésus invite ce quelqu'un à se débarrasser de ses biens pour qu'il ressente le manque de celui qu'il croyait déjà posséder. Il tente en lui proposant de se mettre à nu, de le renvoyer à la nécessité de Dieu, celui qu'il ne possèdera jamais.
 
Je crois profondément que le ministère de Jésus c'était de rendre Dieu à l'humain et ici c'est manifeste. Nous nous tromperions si nous allions interpréter ce texte comme une invitation à littéralement tout vendre. L'invitation ici est de retrouver le coeur du sujet, sans lequel aucune morale, aucune éthique, aucun commandement ne trouve son véritable sens. 
Oui, cet homme avait beaucoup de biens, mais il n'avait pas saisi qu'il y en a un qu'il ne peut pas saisir, justement. Il le croyait en accourant vers Jésus et le désignant comme une divinité salvatrice, ou plus platement comme un huissier de justice. Il croyait qu'il avait tout bien fait. Mais il n'avait pas compris l'irrigation de toute la bible, le coeur qui fait battre et palpiter tous ces commandements pour qu'ils puissent donner la vie. Alors oui, il est riche, mais il est riche d'une richesse factice, une richesse sans ouverture, une richesse qui l'assombrit plutôt que de le rendre joyeux.
 
Les disciples sont effrayés, puis il sont ébahis, car ils vivent finalement la même chose que cet homme riche, et c'est tout l'art de Marc de faire un lien entre les deux puis de le prolonger sur nous, lecteurs, auditeurs, qui pouvons effectivement nous demander "alors qui peut être sauvé?".
 
Et c'est à ce moment là que Jésus donne la clé de tout cette histoire, en conformité avec la méthode qu'il a employé sur cet homme. 
C'est impossible pour les humains. Mais pas pour Dieu, car tout est possible pour Dieu.
C'est ce que n'avait pas compris ce quelqu'un, c'est que n'avaient pas compris les disciples, et c'est ce que nous avons du mal à comprendre, c'est qu'il n'y a rien à faire ou à avoir pour cette vie éternelle qui n'est pas un héritage. Mais qui est un don , un don impossible, mais un don reçu. Ce don qui s'appelle Dieu lui-même. Son regard sur toi, et ton respect pour lui.
 
C'est pourquoi, à nous qui avons cette tendance religieuse qui nous colle aux semelles de croire que l'évangile c'est de la bonne morale, qui mettons sans cesse en avant ce que nous faisons. Nous qui accomplissons les prescriptions on va dire sociales et le faisons bien, c'est à dire sans jamais nous vanter ni nous proclamer en héros. Mais à nous qui peut-être n'avons quand même pas vu les creux de ce récit, ses manques, ou qui les ayant entrevus, les avons furtivement recouverts d'un voile pudique, il nous est dit de respecter aussi notre relation avec Dieu. 
Ne réserver qu'à lui le fait de nous mettre à genoux.
Ne pas faire n'importe quoi de son nom.
L'aimer de tout notre être.
Et aussi, mais vous connaissez ce que je considère être l'écharde dans la chair du christianisme: aussi respecter le moment du sabbat, car c'est le seul moment dédié où nous pouvons choisir d'obéir au commandement le plus cité dans la Bible, d'obéir en consacrant un jour, 24H, où nous sommes de plein droit délivré de toutes nos obligations sociales et matérielles autres que familiales, fraternelles et d'étude, ce jour sans le respect duquel il nous est effectivement impossible de penser l'évangile autrement qu'une morale. Apparemment, le quelqu'un de ce récit n'avait pas intégré le commandement essentiel pour retrouver Dieu.
 
Pourquoi m'appelles tu bon?
Seul Dieu est bon.
Et pour t'en rendre compte, tu respecteras le 7e jour, quelque soit le nom que tu donnes à ce jour dans ta semaine.
Cela t'évitera de repartir tout le temps tout triste
Qu'est ce qu'il a dit le pasteur «  Je ne sais pas, mais il y aurait un moyen pour ne pas être déçu et triste »
Et quel est ce moyen?
 
Tu connais les commandements ?
 
AMEN
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