LA PARABOLE DU TRÉSOR CACHÉ

MATTHIEU 13

44 Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.

45 Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles.

46 Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.

47 Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce.

48 Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais.

Bonjour,

bienvenu dans nos médiations "express" de l'été.

Aujourd'hui nous nous concentrons exclusivement sur cette petite parabole de l'évangile de Matthieu; un seul verset, au milieu d'une grande liste de paraboles très diverses, qui racontent « le royaume des cieux », ou «  le règne des cieux  ». D'ailleurs, cette expression pourrait aussi bien signifier tout simplement «  Dieu ». Mais vous savez que les auteurs bibliques n'aiment pas dire simplement « dieu », même sous sa forme d'un nom commun.

Cette parabole, très courte, est néanmoins très étonnante.

Pourquoi ?

Le règne des cieux est comparé à un trésor qui est caché.

En effet, il s'agit ici d'une expérience que nous avons en commun. Qui d'entre nous pourrait prétendre que le règne de Dieu est visible à son œil nu ?

Pourtant, Jésus, par ailleurs, dans l'évangile de Luc au chapitre 17, dit bien que « Le règne de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards  et il ajoute « le Règne de Dieu, est au milieu de vous, au dedans de vous, parmi vous. »

Qu'est-ce que ça veut dire?

Je me souviens d'un ouvrage de Michel Bitbol, scientifique et philosophe des sciences, un ouvrage qui s'intitule «  l'aveuglante proximité du Réel », et qui tente de faire des liens entre la physique quantique et une certaine spiritualité, ouvrage dans lequel il écrit:

Le sujet n'est pas face au réel, mais il est impliqué en lui de telle sorte que le réel ne se laisse pas décrire.

Le règne des cieux est peut-être ainsi: tellement en nous, que nous ne pouvons nullement le décrire, et ne nous imaginons pas de le voir, ou de le croire.

C'est en cela que le règne des cieux ressemble à un trésor « caché », caché dans son aveuglante proximité.

Un trésor caché que néanmoins, un homme, ici littéralement, un « humain » trouve.

Pour dire que c'est possible, à condition justement de le percevoir bien différemment qu'au moyen de nos yeux ou de notre raison.

Mais l'étonnant encore est que cet humain le cache de nouveau. Pourquoi ?

Pour que personne d'autre ne le trouve?

Non, car celui qui le trouve n'est pas exactement un individu, mais l'humain, dans sa généralité.

L'humain, ayant déniché ce trésor, le cache dans ce champ qu'il va s'empresser d'acquérir; en vendant tout ses biens dit la parabole: ce qui veut dire, en conférant à ce champ dans lequel il a remis ce trésor, toute la priorité. La seule priorité. Ce champ, dans lequel réside ce trésor est désormais non seulement sa priorité, mais le lieu où il vit. Ce champ c'est tout son contexte d'humain duquel il ne souhaite plus désormais se croire séparé.

Ce champ, c'est la création divine,dans laquelle cet humain sait désormais qu'il est partie prenante, de façon vitale, son seul univers, biotope, sa seule maison.

Avec ce trésor, caché de nouveau après s'être révélé, caché, comme une graine dans le sol, trésor prêt à germer, à croitre, à se révéler pleinement.

Tel est le règne des cieux, tel est plus simplement, Dieu.