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Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

29 octobre

Culte de la Réformation



jusqu__a_la_predication,_29_oct_2023.mp3 jusqu'à la prédication, 29 oct 2023.mp3  (66.17 Mo)

ORGUE

 

 

LA SALUTATION ET L'ANNONCE DE LA GRÂCE

 

 

Notre aide soit au nom de Dieu qui a fait le ciel et la Terre. 

Que chacun de nous reçoive de lui : la vie, la joie profonde et la paix parfaite, qui seules viennent de Dieu. 

 

 

 

Nous invoquons le Seigneur notre Dieu en chantant le

 

[DEBOUT]

 

62-74 affermis nous par ton esprit, page 999

 

L'ADORATION 

 

Eternel c’est toi qui est Dieu et il n’y a pas d’autre Dieu que toi, 

Nous sommes le peuple dont tu es le berger, le troupeau que ta main conduit, 

 

Je t'aime Seigneur, 

toi qui es ma force, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, la force qui me sauve, ma haute retraite. 

Je m'écrie: loué soit le Seigneur ! 

Tu élargis le chemin sous mes pas, et mes pieds ne chancellent point. 

Tu m'as mis au large, tu m'as délivré, à cause de ton amour pour moi. 

 

Le Seigneur et ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? 

Le Seigneur est le refuge de ma vie, de quoi aurais-je crainte ? 

Quand même une armée camperait contre moi, mon cœur ne se troublera pas. 

 

 

41-03, Dieu des louanges, page 562

 

 

 

 

 

 

[ASSIS]

 

LA PRIÈRE DE CONVERSION

 

Seigneur Dieu, nous voulons te dire notre peur et notre angoisse devant le mal et la souffrance du monde. 

Te dire aussi notre honte et notre confusion parce que nos propres fautes prolongent et augmentent cette souffrance. 

Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur! Seigneur, écoute mon appel ! 

Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! 

 

(SILENCE)

 

63-33, Christ agneau de Dieu, page 1036

 

L'ANNONCE DU PARDON

 

Voici que je ferai une alliance nouvelle : Je mettrai ma loi au dedans d’eux; je l’écrirai dans leur cœur. 

Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Je t’aime d’un amour éternel, dit le Seigneur, c’est pourquoi je te conserve ma tendresse.

 

[DEBOUT]

 

32-04, O dieu tout puissant créateur, page 354, strophes 1 et 2

 

L'ANNONCE DE LA VOLONTÉ DE DIEU

 

Écoutons ensemble comment Dieu veut être servi, 

Je suis le l'Eternel ton Dieu qui t’a libéré de l’esclavage. 

1) Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. 

2) Tu ne te feras pas d’images pour te prosterner devant elles et pour les servir, 

car je suis le l'Eternel ton Dieu. 

3) Tu ne prendras pas en vain le nom de l'Eternel ton Dieu. 

4) Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. 

5) Honore ton père et ta mère. 

6) Tu ne commettras pas de meurtre. 

7) Tu ne commettras pas d’adultère. 

8) Tu ne commettras pas de vol. 

9) Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. 

  1. Tu ne convoiteras rien de ce qui appartient à ton prochain.

 

LECTEURS, jusqu'à la confession de foi incluse

 

et voici de quelle manière notre Seigneur Jésus-Christ nous ordonne d’obéir à cette loi :

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, 

de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée. 

C'est là le premier et le grand commandement. 

Et voici le second, qui lui est semblable : 

tu aimeras ton prochain comme toi-même. 

 

 

32-04, O dieu tout puissant créateur, page 354, strophes 3 et 4

 

[ASSIS]

 

LA PRIÈRE D'ILLUMINATION

 

O notre Dieu, source intarissable de tous biens, nous te bénissons pour les dons de ton amour. 

Fais nous la grâce d'écouter ta Parole avec attention, avec respect, avec un vrai désir de recevoir ce qu'elle promet et de pratiquer ce qu'elle ordonne. 

Grave-la, non seulement dans nos esprits, mais encore dans notre cœur. 

 

[ensemble, texte initialement prévu sous «prière de conversion»]

 

Mon Dieu, ta parole s'adresse à moi,

et tu t'adresses à chacun de nous avec une mélodie aimante depuis les temps anciens.

Et si souvent, nous ne l'entendons pas

Tu offres une eau claire pour étancher ma soif, pour calmer notre soif à tous,

et si souvent nous ne buvons pas à ta source, nous passons à côté sans la voir.

Tu prends soin de moi,

tu prends soin de chacun de nous, et nous, ou nous passons auprès de celui qui demande de l’aide, sans l’entendre. Viens toi-même retrouver en nous ce qui s’est perdu,

viens au secours de notre faiblesse,

calmer nos peurs et nos souffrances.

Merci pour ta présence qui exauce notre prière.

Amen.

 

ORGUE

 

LES LECTURES

 

 

EXODE 22

20 Tu n'exploiteras pas l'immigré, tu ne l'opprimeras pas : vous avez été des immigrés en Egypte.

21 Vous n'affligerez jamais la veuve ni l'orphelin. 22 Si tu les affliges et qu'ils crient vers moi, j'entendrai leurs cris ; 23 je me mettrai en colère, et je vous tuerai par l'épée : vos femmes seront veuves, et vos enfants orphelins.

24 Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est chez toi, tu ne te comporteras pas à son égard comme un prêteur sur gages : tu n'exigeras pas de lui un intérêt. 25 Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil ; 26car sa seule couverture, c'est le manteau qu'il a sur la peau : dans quoi coucherait-il ? S'il crie vers moi, je l'entendrai, car je suis clément.

 

MATTHIEU 22

34 Les pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent 35 et l'un d'eux, un spécialiste de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve : 36 Maître, quel est le grand commandement de la loi ? 37 Il lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. 38 C'est là le grand commandement, le premier. 39 Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40 De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes.

 

 

 

 

 

 

 

 

LA PRÉDICATION

 

Etre protestant ce n'est pas qu'une identité confessionnelle. C'est un geste, c'est un mouvement.

Qui signifie : témoigner devant. Pro- tester. Comme Luther, en 1521, qui convoqué à l'assemblée de Worms pour se rétracter de sa position sur les indulgences, ne le fit pas.

C'est le geste de chacun appelé à se lever et à se mettre devant pour témoigner. De la vérité, devant l'erreur – et devant les systèmes qui produisent l'erreur, et devant ceux qui gèrent ces systèmes. Témoigner. De l'espérance, devant l'angoisse, et ce qui la produit. Témoigner de la justice, devant, ce qui semble devoir être considéré comme normal, et donc, devant ceux qui trouvent l'injustice normale, y compris à cause d'idéaux religieux . Témoigner de sa foi, devant toutes les raisons de la perdre, ou de perdre la raison. Témoigner de la raison, devant tout ce qui pourrait pervertir, par le biais d'arguments fallacieux l'évangile en tant que bonne nouvelle.

Nul besoin d'être protestant, luthérien, évangélique, réformé, ou catholique, ou même chrétien, ou même croyant pour protester devant ce qui soudainement nous apparaît comme un désordre. Comme une distorsion de ce que les croyants appellent la volonté de Dieu.

Un artiste lui-même témoigne devant le monde de la beauté, c'est à dire de l'harmonie devant un monde à recréer parce qu'il perd son harmonie.

Cette protestation court partout dans la Bible. Elle est le mouvement des prophètes et de tous ceux et celles [comme Déborah, dans le livre des Juges] qui se lèvent et témoignent par leur parole et leurs actes. Mais le premier à témoigner devant, selon la Bible, c'est Dieu. Devant l'informe et devant le vide, le tohu-bohu, devant les ténèbres, il dit : « que la lumière soit ». 

Jésus est bien entendu dans la généalogie de ce geste fondateur. Très jeune, à 12 ans, après une fugue de trois jours, lui le Galiléen, c'est à dire venant d'une région méprisée par les Judéens, il a témoigné de sa logique devant, des Maîtres, et dans, le Temple de Jérusalem. Il a témoigné de cette logique, c'est à dire de cet ordre, de ce logos, de cette raison, de cette harmonie qu'il sentait déjà en lui et ce malgré ce qu'il avait devant lui. Et bien avant ses 12 ans, car dès sa petite enfance, il a probablement été contemporain des moments de révoltes des Galiléens et de leurs répressions violentes. Cette harmonie qu'il sentait en lui était non compatible avec tout ce qui, par la suite allait lui apparaître comme un désordre majeur suscité par l'oubli de ce qui selon lui était l'essence même de la Torah et des commandements.

Et aujourd'hui, après bien des controverses avec nombre d'interlocuteurs qui lui ont tendu des pièges, Jésus est confronté à un énième sachant, un Docteur de la loi. Et encore une fois, il va devoir témoigner devant. Devant ce sachant, mais aussi devant chacun d'entre nous, ce matin. Parce qu'il va réveiller une parole ancienne, parce que, pour notre salut, il a l'intention de profiter de ce piège pour réanimer le cœur de la Torah à ses yeux moribonde, ou bafouée. 

Le piège est grossier : « quel est le plus grand commandement ? » Répondre dans les termes de cette question, ce serait annihiler le principe même de la torah qui forme un tout, comme le peuple forme un tout, comme l'humanité forme un tout, comme l'homme et la femme forme l'humain selon la Genèse, comme la création forme, elle aussi un tout, d'après les termes même de l'alliance de Noé (Genèse 9).

Jésus va-t il donc apparaître comme un sectateur, c'est à dire quelqu'un qui dans un tout, ira trouver 1 élément, ira le mettre en exergue et réussira à entraîner des masses de gens parce que : ça va être simple ? Non, Jésus cite d'abord le cœur de la Torah, un extrait du Shema Israël, une parole aussi forte que « la lumière soit » . Il cite de Dt 6, 5 : Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force

Mais... il y a un souci. Si vous avez bien écouté la lecture tout à l'heure, et celui que vous avez devant vos yeux, vous connaissez ce souci. Jésus, selon Matthieu, dit, devant ce docteur de la loi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ton intelligence »

C'est donc, selon la version de Matthieu, qu'il remplace de toute ta force par de toute ton intelligence. Le fait-il parce qu'il a une autre version du texte ? Je ne vais pas entrer dans le détails. Le fait scripturaire est là. C'est, selon Matthieu, sa version du plus grand des commandements. Pourtant, Jésus grand connaisseur de la Bible connaissait cet autre passage du Deutéronome, au chapitre 4 :

 

Dt 4 2 : Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien

Jésus ici, dans ce passage de Matthieu, fait les deux : il retranche et il ajoute !

 

Il a raison ! Le cœur pour les hébreux, c'est le siège de la décision. L'âme, c'est l'organe qui conduit le souffle de vie. La force, c'est la force tout simplement, la force corporelle, militaire et morale. Mais il n'y avait pas l'intelligence, la faculté de comprendre – y compris le commandement lui-même ! Comment en effet comprendre le plus grand des commandements sans utiliser toute son intelligence pour le comprendre ! Jésus, ici, remplace la force, par l'intelligence, dans l'injonction d'aimer Dieu. Remplace le «tu l'aimeras de toute ta force», par «tu l'aimeras de toute ton intelligence»

Au-delà de l'adresse astucieuse à ce docteur de la loi, astucieuse parce que le commandement use de la deuxième personne du singulier (« Tu aimeras » : ce qui doit titiller notre pharisien comme si le commandement lui était directement adressé), le pharisien doit sans doute en plus fouiller dans sa mémoire des versions de cette loi écrite et pendant ce temps se retrouve désigné furtivement -mais devant tout le monde- comme sans intelligence. 

Au delà du procédé de sortie du piège, il y a dans cette réponse deux éléments qui qualifient la véritable protestation : 

Elle n'est pas qu'un témoignage d'un ordre ancien qu'il s'agirait de rétablir. C'est à dire, par exemple, la reconstitution dans les faits d'une mythologie idéalisée. Dans le geste de la protestation dans le sens défini au début de cette prédication, il y a un « augment » « un supplément » il y a du « nouveau » . 

Pour le dire d'une façon encore plus claire : comment la bonne nouvelle pourrait elle être bonne si elle n'était pas « nouvelle » ! Ce n'est pas qu'un jeu de mot, c'est l’énergie même du christianisme qui s'est développé exponentiellement au début de notre ère. Et c'est aussi, à un moindre niveau, l'énergie de la Réforme, qui se prétendait « rétablir » «restituer » mais qui de fait a « inventé du nouveau ».

Ici ce qui est nouveau, au début de notre ère, c'est l'intelligence, pour que ce commandement prophétique « Tu aimeras » encore inaccompli, pour qu'il s'accomplisse pleinement dans un futur qui deviendra proche quand nous y mettrons en plus toute notre intelligence.

 

Mais Jésus n'est pas encore sorti du piège qui lui a été tendu, dans la mesure où il n'a cité, même s'il est central, qu'un seul commandement, et s'il en restait là, il tomberait dans le piège du sachant qui lui demandait « le » plus grand des commandements. Pour respecter la logique de la torah, qui est aussi celle du décalogue, qui est un tout condensé de l'ensemble, il faut non seulement à la question «  quel est le plus grand commandement » en citer deux, mais aussi, il faut, après celui de Dieu, ajouter le commandement concernant le prochain.

Ce prochain qui est cité dans le décalogue dans le sens où l'on ne doit rien convoiter de lui, mais dont le lien à établir avec lui est précisé dans cette citation, que fait Jésus de Lévitique 19 « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». 

 

Ce chapitre du Lévitique est inclus dans un ensemble qui s'appelle le code de sainteté, dont le contenu encadre la « pureté » du peuple, ce qui n'est pas incidence sur le contexte de cette controverse avec ce pharisien, qui est un tenant de la pureté puisque le terme de « pharisien » désigne ceux qui se sont « séparés » pour des motifs de pureté rituelle, donc qui semblent, selon la loupe particulière de écrits évangéliques, se considérer comme « purs », c'est à dire «exclusifs»

 

 

Tu aimeras ton prochain comme toi même. 

La version grecque, tirée de la septante ne semble pas souffrir d’ambiguïté, il s'agirait d'une traduction de l'hébreu très inspirée par la fameuse règle d'or qui circulait beaucoup à l'époque de la rédaction de la Septante, en gros « traite les autres comme tu voudrais être traité ». Et c'est comme ça que nous aussi, nous comprenons ce commandement, aime ton prochain comme tu t'aimes toi. Mais, pour parler franchement, je n'ai jamais aimé cette fameuse règle qui ne me semble pas en or massif. C'est simple : si tu aimes être maltraité – ce qui existe, et souvent de façon inconsciente – vas tu donc devoir maltraiter ton prochain ? Et si tu ne t'aimes pas, ça existe – qui s'aime le matin mal réveillé en se voyant dans son miroir ? Vas tu donc devoir détester ton prochain ? Hélas, je crains fort qu'une fadaise, une insulte à l'intelligence, nous ait été transmise !

Parce qu'en hébreu, dans le texte originel qui nous a été transmis, l’ambiguïté est beaucoup plus forte, et si la façon habituelle de voir les choses est admissible : 

façon grossière « tu aimeras ton prochain comme tu t'aimes toi même » ou plus subtile «Tu dois aimer ton prochain comme [toi aussi tu dois t’aimer] toi-même »; grossière ou subtile, cette façon de comprendre ne correspond absolument pas à ce qu'on peut connaître de la psychologie biblique. L'amour de soi, cela semble irrémédiablement moderne.

 

L’hébreu permet une autre façon de traduire, c'est la façon de Hegel (qui était luthérien!), par exemple et de bien d'autres qui aiment ne pas en rester aux idées reçues. La formulation, elliptique aussi, devrait alors être complétée ainsi : « Tu aimeras ton prochain, [lui] qui est comme toi ». Tu aimeras ton prochain qui est toi, parce que vous êtes de la même humanité. Et parmi ces prochains, comme l'a rappelé la première lecture, il y a l'immigré, la veuve, l'orphelin, le créancier, tous ces gens qui forment un peuple, le peuple de Dieu, le peuple censé être UN comme le Seigneur est UN.

Un aparté à propos de cette expression «la veuve et l'orphelin». Notons déjà qu'elle n'évoque pas le veuf, tout simplement parce que perdre sa femme était moins préjudiciable socialement que perdre son homme en ces temps là. Qu'elle n'évoque pas non plus le fait de la perte d'un enfant, un des plus absolus traumatisme, lequel n'a trouvé de nom dans aucune des langues connues. Mais au-delà de ça, ici, la nécessité de protection de la veuve et l'orphelin désigne un mouvement: il y a eu un mort, faites en sorte qu'il n'y en ait pas deux de plus. Tout simplement. Ce commandement, c'est l'injonction d'enrayer l'engrenage de la mort.

 

 

Revenons à notre texte du jour. 

« Tu aimeras ton prochain, [lui qui est] comme toi ». 

 

Jésus doit inévitablement faire résonner dans les oreilles du pharisien ce sens là, non pollué par la règle d'or, non pollué en l'occurence par le grec parce que Jésus devait citer ce commandement en hébreu. Jésus devant ce pharisien, et devant nous, témoigne donc qu'il n'y a pas de séparation réelle. Devant Dieu il n'y pas de pharisiens, de nazoréens, de Galiléens, d'impurs ou de purs, il n'y a que des prochains qui sont comme moi-même qui est comme ces prochains, parce qu'il n'y a qu'un seul peuple, comme Dieu est UN.

Voilà donc, frères et sœurs, ce qu'accomplit Jésus dans cette controverse qui aurait pu lui être fatale :

Il témoigne de la solidité de la torah, qu'il prend en son cœur, avant qu'elle soit abusée, une torah qui loge à la même enseigne le respect de Dieu et de l'humain . Sans cette simultanéité, ce passage incessant de l'un à l'autre, et aussi sans cette inclusivité révélée par la finesse du commandement «  « Tu aimeras ton prochain, [lui] qui est comme toi », il n'y aucune possibilité que ce futur de « Tu aimeras » se réalise, même dans plusieurs millénaires. 

Il témoigne devant ce pharisien et devant nous ce matin de la nouveauté évangélique qui remplace désormais, dans la version de Matthieu, la force par l'intelligence , il met en valeur l'intelligence au cas où nous serions poussés à croire qu'il nous faudrait suivre sans comprendre, agir sans entendement ni discernement, subir des logiques dépressives et mondaines en nous figurant qu'elles sont normales. À préférer la force à l'intelligence, la force qui sans l'intelligence n'est plus que de la violence.

 

Jésus témoigne de l'unité de l'humain, devant ce pharisien qui a fait de la séparation un dogme.

 

C'est donc à nous sans doute de prendre ce train prophétique, qui vient juste de démarrer pour rejoindre cet encore inaccompli et aujourd'hui hélas, encore dramatiquement repoussé, du « tu aimeras » . 

 

Il n'y a qu'un seul geste à faire pour que cet inaccompli s'accomplisse: témoigner devant, de tout notre cœur, mais aussi de toute notre force si celle ci est une force morale, de toute notre âme, mais surtout de toute notre intelligence.

 

AMEN.

 

ORGUE

 

 

[DEBOUT]

 

LA CONFESSION DE FOI [ENSEMBLE]

 

Je crois en Dieu qui a créé le monde

Pour que nous le cultivions et en célébrions la beauté . Il est la source de notre vie.

Je crois en Dieu

Qui a remis son pouvoir à Jésus le Christ,

Le serviteur mort et ressuscité

Pour le pardon et la liberté des hommes. Il est le prix de notre vie.

Je crois en Dieu

Qui par son Esprit nous unit à son fils

Pour que nous combattions le mal Et construisions une juste paix

Dans l’espérance de son royaume. Il est le sens de notre vie. Amen

 

 

36-02, que ton église fasse honneur, page 499

 

 

LES ANNONCES ET L'OFFRANDE

 

 

LOUANGE AVANT LA PRIÈRE D'INTECESSION [ENSEMBLE]

 

Merveilleux Seigneur, au-delà même de nos louanges, mais vivant dans notre souffle, nous te remercions de nous accueillir ce matin chez toi, nous qui sommes venus en compagnie de nos frères et soeurs, pour vivre ce moment de fête. AMEN.

 

LA PRIÈRE D'INTERCESSION

 

Seigneur Jésus-Christ,

La Terre sainte est à nouveau frappée par la violence, la haine et la mort.

Seigneur, regarde avec miséricorde le pays qui a été ton foyer terrestre.

Accueille les défunts en ta présence.

Réconforte ceux qui sont en deuil, blessés ou contraints de fuir.

Sois proche de tous ceux qui sont remplis de peur et de désespoir.

Tu es notre paix et la lumière des nations, mets fin à la spirale de la terreur et de la souffrance en Terre sainte et dans tout le Moyen-Orient !

Que la paix et la justice fleurissent sur les Lieux saints.

Tu es notre refuge.

Que le peuple soit en sécurité dans ton Amour.

Aie pitié de nous et de notre temps.

 

NOTRE PÈRE

 

 

 

37-01, c'est un rempart, page 538

 

 

L'EXHORTATION ET LES BÉNÉDICTIONS

 

Soyez en paix entre vous. Soutenez les faibles, Soyez patients envers tous. Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. 

 

 

Le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps, de toute manière. 

Le Seigneur est avec vous tous. 

 

Allez en paix, chers frères et soeurs. Que Dieu demeure avec vous et avec les vôtres, avec les présents et avec les absents, avec les vivants et avec les morts, pour le temps et pour l'éternité. 

 

 

ORGUE

 

 

 

 

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